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de Malac et de la Sonde, et en général toutes les côtes qu’il avait visitées lui-même, ou qui étaient les plus fréquentées par les vaisseaux français. Il est encore auteur de Description et usage d’un nouvel instrument pour observer la longitude, appelé le quartier anglais ; augmenté par Bury, 1751, in-12. Cet habile hydrographe est le premier qui ait employé la méthode des distances du soleil à la lune pour déterminer la longitude ; ainsi il a pu placer les côtes avec assez de précision, relativement au temps où il a fait ses observations. Les renseignements d’après lesquels il a dressé les cartes des autres pays lui ont été fournis par des navigateurs français et par des étrangers ; mais celui dont les communications ont le plus contribué à enrichir son ouvrage est le célèbre hydrographe anglais d’Alrymple, avec lequel il n’a jamais cesse d’être en correspondancier qui, dans plusieurs écrits, lui a donné des témoignages de son estime. Dans l’état où se trouve le Neptune oriental, il y a bien peu de chose à changer aux cartes des côtes qu’on vient de citer. Il faudrait se contenter d’y faire de légères corrections, pour rectifier, avec des montres marines, les différences en longitude, qui n’ont été déterminées que par des routes estimées ; mais on devrait y ajouter les cartes des pays qui n’étaient pas encore bien connus à l’époque de la mort de d’Après. Les renseignements contenus dans l’instruction nautique qui accompagne ce recueil de cartes font depuis longtemps autorité parmi les marins. Le cours des navigations de d’Après se trouva interrompu pendant qu’il travaillait a la rédaction de son grand ouvrage ; il ne le reprit qu’en 1749. Ce fut lui qui, étant capitaine du Glorieux, conduisit au cap de Bonne-Espérance l’abbé de la Caille, avec qui il s’était intimement lié. On aime à voir s’associer deux hommes dont les travaux ont été si utiles ; l’un, en ouvrant une nouvelle carrière à l’astronomie, nous a fait connaître la partie australe du ciel, tandis que l’hydrographe était occupé a décrire la vaste étendue de mer qui lui correspond. D’Après commanda un vaisseau de la compagnie, armé en guerre, dans l’escadre du comte d’Aché ; il fut obligé de revenir en France pour se justifier de quelques reproches qui lui avaient été faits sur différentes manœuvres ; mais voyant qu’il ne pouvait obtenir justice, il abandonna la navigation. Il ne discontinua cependant pas ses travaux hydrographiques. La compagnie créa, en 1762, un dépôt des cartes et plans de la navigation des Indes, et mit d’Après à la tête de cet établissement. Sa place lui fut conservée par le gouvernement à l’époque de la suppression de cette compagnie, et Louis XV lui accorda, en 1767, la décoration de St-Michel. D’Après s’était marié à l’âge de vingt-sept ans ; il mourut le 1er mars 1780, a 73 ans, sans avoir en d’enfants. R-l.


APRIÈS, fils de Psammis, devint roi d’Égypte, après la mort de son père, vers l’an 595 avant J.-C. Il fit la guerre aux Phéniciens de Tyr et de Sidon. Il envoya aussi contre les Cyréneens une armée qui fut défaite ; ceux qui échappèrent, croyant qu’on ne les avait chargés de cette expédition que pour les faire périr, se révoltèrent, et nommèrent roi Amasis, qu’Apriès leur avait envoyé pour les ramener à leur devoir. Il fut bientôt abandonné par le reste des Égyptiens. Il essaya cependant, avec les troupes qu’il avait a sa solde, de tenir tête aux révoltés ; mais il fut vaincu et fait prisonnier, après un règne de 25 ans. Amasis eut pendant longtemps beaucoup d’égards pour lui, et fut à la fin obligé de l’abandonner aux Égyptiens, qui l’étouffèrent. C-r.


APRONIUS (Lucius), chevalier romain, fut élu consul substitué avec Aulus Vibius Habitus, l’an de Rome 761 (de J. C. 8). Il accompagne Drusus envoyé par Tibère dans la Pannonie pour apaiser la révolte des légions (de Rome 767 ; de J.-C. 14). L’année suivante, il obtint les honneurs du triomphe pour ses exploits dans la Germanie. Bientôt après il remplaça Furius Camille (voy. ce nom) dans le proconsulat de l’Afrique. Une de ses légions ayant plié devant l’ennemi, Lucius ordonna qu’elle fût décimée, et fit périr sous les verges tous ceux sur qui le sort était tombé. Les Frisons, aigris par les exactions des Romains, se soulevèrent (de Rome 778 ; de J.-C. 28) ; Lucius, alors proconsul de la basse Germanie, marcha contre ces peuples avec des forces considérables, mais, au lieu de les faire attaquer par son corps d’armée, il se contenta d’envoyer des détachements qui furent battus. C’était une faute inexcusable ; cependant on ne voit pas que Lucius en ait été puni par son rappel. — Lucius Apronius Cæsianus, son fils, servit sous ses ordres en Afrique, et remporta de grands avantages sur les Numides. Il fut élu consul avec Caligula, qui l’était pour la seconde fois, l’an de Rome 792, de J.-C. 39. — Apronia, sœur du précédent, fut mariée à Plautius Silvanus, préteur de Rome (l’an 777 ; de J.-C. 24), qui la précipita du haut de sa maison, sans qu’on puisse soupçonner le motif de cet acte de barbarie. Silvanus, poursuivi par son beau-père, prévint sa condamnation en se faisant ouvrir les veines. — Apronia, sœur de la précédente, avait épousé Cnéus Lentulus Gétulicus, qui commandait les légions de la haute Germanie, dans le temps que son beau-père exerçait la charge de proconsul de la Germanie inférieure. Lentulus était adoré des soldats pour sa douceur ; mais on lui reproche d’avoir porté cette qualité si loin que la discipline en souffrit quelquefois. Il avait marié son fils à la fille de Séjan. Après la chute de ce ministre, il écrivit à Tibère que, s’il avait recherché l’alliance de cet indigne favori, il ne l’avait fait que par son conseil. Tibère fut sans doute touché de cette raison, puisque Lentulus fut le seul de tous les alliés de Séjan qui conserva la vie ; mais il périt dans une conspiration contre Caligula. (Voy. Lentulus) Il existe des médailles de la famille Apronia en grand, moyen et petit bronze. Les plus rares et les plus recherchées sont celles en grand bronze des fabriques de Carthage et d’Hippone. Voy. l’ouvrage de M. Mionnet : de la Rareté et du Prix des médailles romaines. W-s.


APBOSIO (Angelico), religieux augustin, ne à Vintimille dans la Ligurie, en 1607, rendit célèbre