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Artabane, roi des Parthes, qui ordonna de les laisser en paix dans le canton dont ils s’étaient saisis. Quinze ans après, Anilée ayant épousé la femme d’un seigneur parthe qu’il avait tué, cette femme apporta ses idoles, et empoisonna Asinée, son beau-frère, qui l’avait voulu faire répudier. Quelque temps après, Anilée fut surpris et tué par les Babyloniens, l’an 40 de J.-C. N-l.


ANIMUCCIA (Jean), l’un des plus anciens maîtres de l’école italienne, dont les compositions se firent remarquer par une harmonie plus nourrie, un dessin de voix plus élégant que les ouvrages de l’école de Josquin, naquit à Florence, de 1490 a 1500. Dans sa jeunesse il se lia d’amitié avec St. Philippe de Néri, qui fonda la congrégation de l’oratoire à Rome en 1540, et à qui l’on attribue communément l’invention de cette sorte de drame sacré auquel on donne le nom d’oratorio. Animuccia fut le premier qui composa les laudi ou hymnes a plusieurs parties qu’on chantait dans ces oratorio. Devenu maître de chapelle de la basilique de St-Pierre, à Rome, il en remplit les fonctions jusqu’à sa mort, arrivée en 1569, si l’on en croit Poccianti (Catalogus script. Florent., p. 101) ; ou seulement en 1575, s’il est vrai que Palestrina lui succéda immédiatement dans cette place. On connaît d’Animuccia : 1° Madrigali a motteti a quatro et cinque voci, Venise, 1548. 2° Missæ cinque voci, Rome, 1567. Le P. Martini a inséré, dans son Essai fondamental de contre-point fugué (part. 1, p. 129), un Agnus Dei à six voix de la messe Gaudent in cœlis, et un autre Agnus (p. 181) de celle qui est intitulée Ad cœnam Agni providi, extraits tous deux de cette collection ; ils sont fort bien écrits. 3° Canticum Beatæ Mariæ Virginis ad omnes modos factum, Rome, 1568, in-fol. 4° Le maître de chapelle Reichardt possédait deux messes manuscrites de ce musicien, l’une pour soprano, alto, tenor et basse ; l’autre pour deux soprani, alto et barytonf F-t-s.


ANISIO (Jean), ou Janus ANYSIUS, poëte latin moderne, né à Naples vers l’an 1472, fit très-jeune ses humanités, étudia cinq ans les lois pour obéir à son père, et se livra entièrement à la poésie, à quatorze ans, pour obéir au penchant qu’il avait reçu de la nature. Il fit quelques voyages hors des États de Naples, et demeura plusieurs années à Rome, où il se lia avec les membres les plus distingués de l’académie romaine : ce fut sans doute alors qu’il changea, selon la coutume de cette académie, son prénom moderne pour un ancien, et qu’au lieu de Joannes, il s’appela Janus. De retour dans sa patrie, la poésie latine l’occupa tout entier, et il s’y fit une grande réputation, qui se serait sans doute mieux conservée s’il avait composé moins de vers. Il était ecclésiastique. On ignore s’il posséda des bénéfices. À en croire Niccolo Franco, il en était peu digne par ses mœurs ; mais on doit peu de foi à cet écrivain passionné ; et l’on en doit davantage aux écrits d’Anisio, qui ne respirent que l’honnêteté et l’amour de l’étude. On croit qu’il mourut vers l’an 1540, âgé d’environ 68 ans. On a de lui : 1° Jani Anysii Poemata et satyræ ad Pompeium Columnam cardinalem, Naples, 1531, in-4o. Ce titre est ainsi conçu, mais on ne trouve point les satires de l’auteur dans le volume : il contient, au contraire, ses sentences en vers ïambes, que le titre n’annonce pas. Il parait donc qu’il y faut lire Sententiæ, au lieu de Satyræ. Ses Sentantiæ, versis iambicis descriptæ, ont été réimprimes dans le Recueil de divers auteurs sur l’éducation des enfants, Bâle, 1541 ; ses églogues l’ont été dans la Collection des auteurs bucoliques, Bâle, 1546, in-8o. 2° Satyræ ad Pompeium Columnam cardinales, Naples, 1552, in-4o. 3° Protogenos, tragædia, Naples, 1556, in-4o. Ce Protogenos est notre premier père Adam. La tragédie est fort longue, et n’est pas très-bonne ; elle éprouva beaucoup de critiques, qui donnèrent lieu aux écrits suivants : 4° Commentariolus in tragædiam. Apologie, Epistolæ, Correctiones, pièces imprimées sans date, mais qui suivirent sans doute la tragédie, et qui en sont comme l’appendice. 5° Epistolæ de religione et Epigrammata, Naples, 1538, in-4o. Anisio eut plusieurs frères ; l’un d’eux, nomme Cosme, médecin de profession, fut aussi poète latin. Ses œuvres ont été publiées à Naples, 1557, in-4o, en 1 vol., qui contient des poésies diverses, des facéties, des satires, des épigrammes traduites du grec, des sentences, et un commentaire sur les satires de son frère Janus. G-é.


ANISSON (Laurent), imprimeur à Lyon, et échevin en 1670, est le premier de son nom qui se soit distingué dans la librairie. C’est de ses presses qu’est sortie la Bibliotheca maxima veterum Patrum et antiquorum scriptorum, Lyon, 1677, 27 vol. in-fol. Phil. Despont fut éditeur de cette importante collection, a laquelle on joint : 1° Apparatus ad Bibliothecam max. Patrum, de Lenourry, Paris, 1703-13, 2 vol. in-fol., 2° Index Bibliothecæ max. Parrum, de Simon de Ste-Croix, Gènes, 1707, in-fol. — Jean Anisson, son fils, fut aussi imprimeur à Lyon, et se chargea de l’impression du Glossarium ad scriprores mediæ et infimæ græcitatis, de du Cange, 1688, 2 vol. in-fol., ouvrage que les libraires de Paris refusaient d’imprimer. « Ce glossaire, dit Pernetti, eut pour premier correcteur Jacques Spon, et pour dernier, le P. Colonia, jésuite, qui avoue que J. Anisson y travaillait et entendait fort bien le grec. » J. Anisson eut en 1691 la direction de l’imprimerie royale, qu’il remit en 1705 à Claude Rigaud, son beau-frère ; il devint député de la ville de Lyon à la chambre du commerce à Paris, et en remplit les fonctions jusqu’à sa mort, arrivée en novembre 1724. — Jacques Anisson, frère de Jean, fut aussi libraire, échevin en 1711, et mourut en 1744. — Louis-Laurent Anisson, fils de Jacques, obtint, en 1725, la direction de l’imprimerie royale, que Claude Rigaud, son oncle, ne pouvait plus exercer à cause de sa mauvaise Louis-Laurent mourut en 1764, sans postérité. — Jacques Anisson, frère de Louis-Laurent, lui fut adjoint en 1755, et obtint sa survivance. Il remplit avec distinction la même carrière que ses prédécesseurs, et mourut en 1788, G. P-t.


ANISSON-DUPERRON (Étienne-Alexandre-Jacques), fils de Jacques Anisson, né à Paris en