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mille noble de Verceil, devint un des plus grands jurisconsultes de son temps, fut conseiller du duc de Savoie, et ensuite président du parlement de Franche-Comté. En 1508, l’empereur Maximilien le chargea d’une négociation à la cour de Louis XII, au sujet du traité de Cambray. Charles-Quint le nomma son chancelier en 1518, et l’employa avec succès dans plusieurs négociations importantes. Ce fut lui qui dressa les articles de pacification entre Clément VII et Charles-Quint. Ce même pontife le créa cardinal en 1529. Au mois de décembre de la même année, Arborio conclut à Bologne, pour la défense de l’Italie, un traité que le cardinal de Granvelle appelle un chef-d’œuvre de politique. Il mourut à Inspruck, le 5 juin 1530, à l’âge de 65 ans. B-p.


ABBORIO de Gattinara (Ange-Antoine), patricien de Verceil, descendait de la même famille que le précédent. Né à Pavie, en 1658, du comte Hercule Arborio, il se destina de bonne heure à l’état ecclésiastique, et entra dans l’ordre des barnabites, où il ne tarda pas à se distinguer sous le nom de frère François, comme professeur et comme prédicateur. Le pape Clément XI l’ayant chargé, en 1706, d’une mission importante dans la ville de Milan, le récompensa du zèle et de l’habileté qu’il y déploya, en le nommant, la même année, à l’évêché d’Alexandrie. Des contestations s’étant élevées entre le pape Benoit XIII et le roi Victor-Amédée II, au sujet des immunités et de la juridiction ecclésiastiques dans différents fiefs de l’Astésan, le sénat de Turin rendit, sur les réquisitoires de l’avocat général du roi, un arrêt très-ferme contre les prétentions de la cour de Rome ; et les parties s’aigrissaient dans un long débat, lorsque l’évêque d’Alexandrie, interposant sa médiation, parvint a terminer le différend, de telle sorte que les deux cours lui en témoignèrent leur satisfaction. Le pape le nomma, en 1724, archevêque de Turin, et le roi, évêque de cour et grand aumônier. Lorsque Victor-Amédée II (voy. ce nom), voulant reprendre la couronne qu’il avait abdiquée en faveur de son fils, se présenta seul à cheval, la nuit du 28 septembre 1731, à la porte de la citadelle de Turin pour sommer le gouverneur de lui en livrer les clefs, un conseil, convoqué dans la même nuit par Charles-Emmanuel III, s’assembla en présence de ce monarque. L’archevêque Arborio, qui en faisait partie, parlant un des premiers, déclara qu’il n’était point au pouvoir du vieux roi d’annuler l’acte libre de son abdication ; il rejeta les torts de sa conduite sur les insinuations de la marquise de Spino ; il vota pour que l’on s’assurât de la personne de Victor-Amédée et de celle de sa femme, et qu’on les mit l’un et l’autre dans l’impossibilité de troubler la tranquillité de l’État. Cet avis, proposé avec fermeté, soutenu avec éloquence, fixa les irrésolutions de l’assemblée, et Charles-Emmanuel, qui avait songé quelques instants à rendre le sceptre à son père, signa en pleurant l’ordre de l’arrêter. Arborio de Gattinara mourut au mois de novembre 1743. On a de lui : 1° des homélies et des sermons imprimés, qui passent pour éloquents, et parmi lesquels il faut distinguer celui qu’il prononça dans la cathédrale de Iurin, un mois avant sa mort, sur la conclusion de la paix ; 2° Decreta condita in prima diœcesana synod., 1729, Turin,1 vol. in-4o. (Voy. son portrait dans la Storia della Vercellese Letterat.) G-G-y.


ARBORIO de Gattinara (Jean-Mercurin), patricien de Vcrceil, troisième frère du précédent, naquit à Lucques en 1685, où des affaires de famille avaient conduit ses parents. Suivant l’exemple de son frère, il entra dans la congrégation des barnabites, s’y distingua de manière à mériter les premières charges de l’ordre, et fut appelé, en 1722, a l’évêché d’Alexandrie, après y avoir prêché le carême avec succès. Il fut chargé, en 1732, de prononcer l’oraison funèbre du roi Victor-Amédée II, et s’acquitta habilement de cette tache difficile.. Il mourut à Alexandrie, le 4 août 1743, léguant, suivant l’usage des évêques de Piémont, ses biens a son église et à la congrégation des barnabites. La cathédrale d’Alexandrie, démolie en 1804 pour faire une place, renfermait son mausolée avec une inscription. Nous connaissons d’Arborio quelques opuscules en italien et en latin, parmi lesquels on distingue : 1° Oraison improvisée à la fête nuptiale du prince de Piémont (depuis le roi Charles-Emmanuel III), avec la princesse Anne-Christine de Salzbach, Alexandrie, 1722, in-4o ; 2° Oraison funèbre de Victor-Amédée II, prononcée à Turin, le 11 octobre 1732, Turin, in-4o ; 3° Oraison funèbre de la reine Polyxène-Jeanne-Christine de Reinfels-Rottenbourg (seconde femme de Charles-Emmanuel III), prononcée dans la cathédrale de Turin, le 19 février 1733, ibid., in-4o ; 4° Oraison improvisée dans la cathédrale d’Alexandrie, le 21 avril 1734, après une sécheresse de neuf mois ; 5° Constitutiones synodales quas condidit anno 1732, etc., in-4o. G-G-y.


ARBORIO-BIAMINO (Pierre), patricien de Verceil, naquit dans cette ville, le 29 mars 1767, du comte de Caresana, d’une branche collatérale de la maison d’Arborio de Gattinara, qui se dit originaire de France et compte parmi ses ancêtres. Emilius Magnus Arborius. (Voy. Arborius.) Fils aîné de cette illustre famille, et destiné par sa naissance à la carrière militaire, Pierre Arborio entra très-jeune dans le régiment d’Aoste ; mais les événements de la révolution l’ayant privé de l’avancement et des distinctions auxquels il avait droit, il quitta le service, épousa, en 1801, Erneste Morosini de Milan, et se retira à Verceil. Bonaparte le nomma maire de cette ville ; et, satisfait du dévouement qu’il lui avait témoigné, il lui confia la sous-préfecture de Lille en 1803, puis celle de Douai. Six mois après Arborio remplaça, comme préfet de la Stura, J.-A. de Grégory, comte de Marcorengo. En 1810, il passa à la préfecture de la Lys ; et il mourutà Bruges, le 14 août 1811. Napoléon lui avait conféré le titre de chevalier de la Légion d’honneur et celui de baron de l’empire. Pendant qu’il administrait le département de la Stura, Arborio composa des Instructions l’économie publique qui ont été imprimées à Coni. Son oraison funèbre, prononcée par le chanoine Bevelli, et une notice historique que lui a consacrée, en 1812, M. Destouches, ont été imprimées. — Sa fille, qui a épousé le comte Albert