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ARI

qu’il tenait dans les fers, fut mis en liberté, et l’aîné, nommé Alexandre Jannée, monta sur le trone. C-r.


ARISTOBULE était le second fils d’Alexandre Jannée ; il n’avait, par conséquent, aucun droit au trône ni au souverain pontificat ; mais comme Hyrcan, son frère aîné, que sa mère avait fait reconnaître grand prêtre, était entièrement livré aux pharisiens et ne s’occupait que de religion, il crut pouvoir aspirer à l’un et à l’autre. S’étant fait des partisans dans l’armée, dont sa mère lui avait donné le commandement, il n’eut pas plutôt appris la mort de celle-ci, qu’il sortit la nuit de Jérusalem et alla parcourir les forteresses ou s’étaient réfugiés les amis de son père, que les pharisiens persécutaient. Ils le nommérent roi, et il alla avec eux attaquer Hyrcan, son frère, qu’il défit. Comme les Juifs ne supportaient qu’avec peine le joug des pharisiens, Aristobule se rendit facilement maître de Jérusalem, et força Hyrcan à se démettre de la royauté et du sacerdoce ; mais il ne fut point reconnu pour roi par les Romains ; et Pompée étant venu dans la Syrie, l’an 63 avant J.-C., Hyrcan se rendit auprès de lui pour réclamer le trône ; Aristobule s’y rendit aussi d’après les ordres de Pompée, et, s’étant aperçu que le jugement ne serait point en sa faveur, il retourna dans la Judée pour se mettre en défense ; Pompée l’y suivit et l’assiégea dans Jérusalem, où il le prit, après trois mois de siége, grâce à la superstition des Juifs, qui ne voulurent pas se défendre un jour de sabbat ; il le conduisit à Rome, où il le fit paraître à son triomphe. Au bout de quelques années, Aristobule parvint à s’échapper avec Antigone son fils, et retourna dans la Judée, où il excita de nouveaux troubles. Gabinius, qui en fut instruit, fit marcher contre lui des t.oupes, se rendit maître de sa personne, et l’envoya à Rome, vers l’an 50 avant J.-C. La guerre civile ayant éclaté entre Pompée et César, celui-ci relâcha Aristobule et le renvoya dans la Judée avec deux légions pour faire déclarer ce pays en sa faveur ; mais les partisans de Pompée trouvèrent le moyen de le faire empoisonner en chemin. C-r.

    1. "ARISTOBULE, frère de Mariamne, et ARISTOBULE,

fils d’Hérode" ## ARISTOBULE, frère de Mariamne, et ARISTOBULE, fils d’Hérode. Voyez Hérode le Grand.


ABISTOBULE, juif d’Alexandrie, et philosophe péripatéticien, composa un commentaire en grec sur le Pentateuque, et le dédia à Ptolémée Philométor. Son but, dans cet ouvrage très-volumineux, était de prouver que les anciens poètes et les anciens philosophes grecs avaient profité des livres de Moïse, et que le peuple juif et son histoire n’avaient point été inconnus aux anciens historiens grecs. Pour y parvenir, il se permit de forger un grand nombre de passages de poètes et d’historiens, et il le fit avec assez d’art pour tromper, non-seulement quelques Pères de l’Église, mais encore des écrivains profanes. Voy. L.-G. Valckenaër, Diatribe de Aristobulo Judæo, Lugd. Bat., 1806, in-4o.) - Un des frères d’Épicure se nommait Aristobule. C-r.


ARISTOCLÈS. Il y eut en Grèce plusieurs artistes célèbres de ce nom ; le plus ancien, né à Cydonia, en Crète, était sculpteur et florissait avant l’époque où la ville de Zanclé prit le nom de Messine ; événement qui se rapporte à la 29e olympiade, 664 ans avant J.-C. Il avait fait, pour la ville d’Élis, un Hercule combattant contre l’Amazone Antiope pour lui ravir sa ceinture. — Un autre Aristoclès, sculpteur de Sycione, vivait dans la 95e olympiade, 400 ans avant J.-C. Il était frère de Canachus, autre sculpteur très-renommé, et maître de Synnoon. Suivant Pausanias, Aristoclès était fils et disciple de Cléotas, et avait fait à Élis un groupe représentant Jupiter et Ganymède. — Enfin il y eut un peintre de ce nom, élève de Nicomaque. L-S-e.


ARISTOCLÈS de Messine, philosophe péripatéticien du 2e siècle, eut pour disciple Alexandre d’Aphrodisée. Il composa dix livres de l’Histoire des philosophes et de leurs opinions, dont Eusèbe nous a conservé de précieux fragments aux 14e et 15e livres de sa Préparation évangélique. Il avait écrit aussi des commentaires particuliers sur la Philosophie d’Aristote. — Un autre Aristoclèes, de Pergame, suivit également l’école péripatéticienne, mais la quitta pour embrasser la profession de rhéteur. Il eut pour maître d’éloquence Hérode Atticus. — L’aïeul de Platon se nommait Aristoclès, et Platon lui-même porta ce nom dans son enfance. K.


ARISTOCRATE Ier, fils d’Æchmis, devint roi d’Arcadie après la mort de son père, vers l’an 720 avant J.-C. Étant devenu amoureux d’une jeune prêtresse de Diane nommée Hymnia, il la viola dans le temple même de la déesse ; les Arcadiens le lapidèrent pour expier ce forfait, et décidèrent qu’à l’avenir on choisirait une femme mariée, et non une fille, pour prêtresse de Diane. Aristocrate eut pour successeur Hicétas, son fils. C-r.


ARISTOCRATE II, fils d’Hicétas, et petit-fils du précédent, devint roi de l’Arcadie vers l’an 640 avant J.-C. Les Messéniens s’étant, peu de temps après, révoltés contre les Lacédemoniens, les Arcadiens leur envoyèrent des secours ; mais les Lacédémoniens corrompirent à prix d’argent Aristocrate, qui trahit les Messéniens au combat de la Grande-Fosse, et les abandonne au moment où la bataille allait s’engager, ce qui fut cause de leur défaite. Lorsque la forteresse d’Ira eut été prise, les Messéniens se réfugièrent dans l’Arcadie, et Aristomènes forma le projet d’aller attaquer Sparte même, tandis que ses habitants étaient occupés au pillage d’Ira. On fut obligé de remettre au lendemain l’exécution de ce projet ; mais Aristocrate en fit avertir les Lacédémoniens durant la nuit. Sa trahison ayant été découverte, les Arcadiens le lapidèrent et ne voulurent plus de roi par la suite. Il laissa deux enfants, Aristodème, qui, bien qu’il n’eût pas le titre de roi conserve beaucoup @autorité dans l’Arcadie, et Éristhénie, mère de Mélisse, femme de Périandre, tyran de Corinthe. C-r.


ARISTODÈME, Messénien, était l’un des descendants d’Æpytus, et de la race des Héraclides. Il se distingue par sa valeur dès le commencement de la première guerre de Messénie. L’oracle ayant ordonné de sacrifier aux dieux infernaux une vierge du sang d’Æpytus, Aristodème offrit sa fille ; alors un jeune