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dence, que le roi d’Espagne le choisit pour être son avocat à Rome. Grégoire XIII le nomma, en 1584, avocat consistorial, et Grégoire XIV auditeur des causes du palais apostolique. Il fut fait ensuite auditeur de rote, et créé cardinal diacre, par Clément VIII, en 1596. Il exerça la charge de dataire sous les deux pontificats de Léon XI et de Paul V, qui le nomma archevêque de Bénévent en 1607. Arrigoni mourut, le 4 avril 1616, dans un des faubourgs de Naples, d’où il fut transporté à Bénévent, et inhumé dans l’église métropolitaine. On lui attribue divers ouvrages, parmi lesquels on distingue un discours latin prononcé à Rome, le 25 juillet 1588, dans le consistoire, sur la canonisation de St. Diego d’Alcata. Il est imprimé avec la relation de cette canonisation à Rome, 1588, in-4o. On le dit encore auteur : 1° d’un discours prononcé en 1584, en présence de Grégoire XIII, lors de la nomination des cardinaux Fondrati et Aug. Valière ; 2° de plusieurs lettres qui se trouvent, dit-on, imprimées parmi celles de Jean-Baptiste Lauro, Cologne, 1624, in-8o ; mais Mazzuchelli révoqué en doute l’existence du discours, et attesté que les lettres ne se trouvent point parmi celles de Laure, dont il avait l’édition sous les yeux. G-é.


ARRIQUIBAR (don Nicolas), commerçant de Bilbao, composa, en 1770, sur l’économie politique, science alors peu connue de ses compatriotes, un ouvrage intitulé : Recreacion politica, imprimé à Vittoria, après sa mort, en 1779. Il y combat non-seulement les préjugés de son propre pays, relativement aux finances, à l’industrie, au commerce et à la population, mais encore les principes des économistes des autres pays, et notamment ceux de l’ami des hommes. Son ouvrage n’est pas exempt d’erreurs de calcul, mais il développe des idées très-saines, dont l’Espagne a profité à quelques égards. Il n’a pas été traduit en français. B-g.


ABRIVABENE (Jean-François), poëte italien du 16e siècle, naquit à Mantoue. On a de lui diverses poésies, parmi lesquelles on distingue particulièrement deux églogues maritimes en vers libres, ou sciolti. Elles sont intitulées, l’une Idromanzia, et l’autre Cloanto, dans les poésies des académiciens argonautes, parmi lesquels l’auteur prenait le nom d’Oronte. Ces églogues sont imprimées avec les Dialogues maritimes de J.-J. Botazzo, Mautoue, 1547, in-8o. Outre ces compositions, on trouve aussi des poésies d’Arrivabene dans le 4e livre des Rime di diversi eccellentissimi autori, recueillies par Hercule Bottrigari dans le recueil de Jean Offredi, et dans plusieurs autres recueils. Il écrivait aussi fort bien en prose ; on a de lui un discours intitulé : Orazione agli amanti, etc., discours aux amants, dans lequel on veut les rappeler de tous les autres amours à l’amour platonique ; il se trouve a la fin des Lettres de différents auteurs, publiées par Raffinelli, Mantoue, 1547, in-8o. Dans une lettre de ce recueil, on apprend qu’Arrivabene florissait en 1546, que son père vivait encore, et que notre poëte fut lié d’amitié avec J.-B. Possevin et le célèbre Nicolo Franco. Une autre lettre nous apprend qu’Arrivabene était assez bien partagé des biens de la fortune, et qu’il vivait dans l’aisance ; qu’il était dans un mouvement perpétuel de corps et d’esprit, allant sans cesse de la cour d’un roi à celle d’un autre ; qu’il fut principalement attaché au cardinal de Mantoue ; qu’enfin il fut marié, et qu’il eut plusieurs enfants. G-é.


ABBIVABENE (Jean-Pierre), de Mantoue. Il fut disciple du célèbre Philelphe, et devint très-habile dans la langue grecque. Il demeura à Rome en qualité de secrétaire apostolique, et étant devenu évêque d’Urbin, il mourut dans cette ville, en 1504, à 63 ans. Il fit un poëme latin intitulé Gonzagidos, en l’honneur du marquis Louis III de Gonzague, célèbre général du duc de Mantoue, mort en 1484. Ce poème fut imprimé pour la première fois par Menschenius, en 1738. Il y a quelques lettres latines d’Arrivabene, imprimées à Milan en 1506, avec celles du cardinal Jacques Ammanati de Piccolomini, cardinal de Pavie. (Voy. Mazzuchelli, Scritt. Ital., vol. Ier, p. 11.) G-é.


ARROWSMITH (A…), cartographe anglais et hydrographe du roi, mourut à Londres, le 16 avril 1824, à l’âge de 73 ans. Le nombre de cartes qu’il a publiées, dont quelques-unes en plusieurs feuilles, se monte à plus de cent trente ; on remarque l’Angleterre en 18 feuilles, l’Écosse en 4, la Mappemonde en 6, le Grand Océan en 9, la Manche en 7. On a aussi de lui un atlas universel en 45 cartes, et des atlas partiels. Les cartes d’Arrowsmitl1 sont dessinées avec beaucoup de netteté et bien gravées ; c’est leur principal mérite, et ce qui leur valut d’abord dans toute l’Europe une réputation prodigieuse ; mais un examen plus approfondi fit bientôt reconnaître qu’elles ne méritaient pas tous les éloges qui leur avaient été prodigués. On ne peut compter sur leur exactitude que pour les îles Britanniques ; quant au continent européen, elles sont fautives. Elles ne se recommandent pas davantage pour les autres parties du monde, notamment pour l’Asie, et quelquefois elles offrent des erreurs si grossières qu’on est tout étonné de l’ignorance ou de l’extrême négligence qui a pu les faire commettre. Il suffira d’en citer un exemple. Une carte faite par des Japonais avait tracé assez grossièrement des îles au sud-est de leur empire ; Arrowsmith, en copiant la carte japonaise, ne fit pas la réduction nécessaire, de sorte qu’une île dont le circuit est au plus de 47 milles et demi anglais, en a sur sa carte un de 140 milles au moins. Notre collaborateur, M. Walckenaer, a dit qu’Arrovsmith méritait la dénomination d’artiste respectable, et non une meilleure, puisque, en se procurant sans cesse des matériaux nouveaux, il a su, sans érudition géographique, dresser beaucoup de cartes curieuses pour les géographes. Un ouvrage signé A. Arrowsmith a été publié en anglais sous ce titre : Construction géométrique des cartes et des globes, Londres, 1825, in-4o, avec planches. L’apparition de ce Volume étant postérieure au décès d’Arrowsmith, on ne sait s’il est de lui ou de son fils, qui continue son