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ARUNS, fils de Porsenna. Voyez Clélie.


ARVIDSON (Truls), graveur suédois, né vers le milieu du 17e siècle, mort en 1705, voyagea, aux frais du gouvernement, en plusieurs pays, et revint dans sa patrie avec une religieuse de Flandre, qu’il épousa à Stockholm. Il fut employé principalement à dessiner et à graver les anciens monuments du Nord, dont l’étude était alors protégée par Charles XI et par plusieurs grands du royaume. On trouve une notice sur les ouvrages d’Arvidson dans le Specimen biographicum de Dahl, imprimé à la suite de la vie de l’antiquaire Hadorph. Arvidson ne se bornait pas au travail du burin. Il avait fait un cours d’études à Upsal, et s’occupait aussi des sciences, surtout des langues orientales. Il portait habituellement sous le bras la Bible hébraïque de Leusden, imprimée sans points, et la lisait avec une grande facilité. En 1705, il publia un ouvrage singulier ayant pour titre : Psalmi Davidis idiomate originali hebræo, adscripta ad latus litteris italicis vocum lectura. Cet ouvrage avait pour but de faire connaître les sept premiers Psaumes dans la langue orientale, suivant le rhythme musical des Hébreux, en indiquant le ton de chaque mot. Arvidson n’eut pas lieu d’être satisfait du succès de cette production, qui lui attira beaucoup de critiques ; mais, malgré ces critiques et malgré plusieurs autres difficultés, il se proposait d’achever son travail et de publier de la même manière tout le Psautier, lorsque la mort mit un terme à son activité et a son zèle. C-au.


ARVIEUX (Laurent d’), né à Marseille, le 21 juin 1635, d’une famille originaire de Toscane, fit paraître, des son enfance, les plus heureuses dispositions pour l’étude des langues, et une grande passion pour les voyages. En 1653, il suivit Bertandier, son oncle, nommé consul à Scyde, séjourna douze ans dans les différentes Échelles du Levant, y apprit les langues persane, arabe, hébraïque, syriaque, et revint en France pourvu de toutes sortes de connaissances sur l’histoire, les mœurs, les coutumes et la politique des nations du Levant. Louis XIV, instruit de ses talents, l’envoya en 1668 à Tunis, pour y négocier un traité avec le dey. D’Arvieux s’acquitta de sa commission au gré de la cour, délivra trois cent quatre-vingts esclaves français, qui voulurent lui témoigner leur reconnaissance par une bourse de 600 pistoles, qu’il refusa généreusement. D’Arvieux fut envoyé, en 1672, à Constantinople. Il eut beaucoup de part au traité que le marquis Nointel, ambassadeur de France, conclut avec Mahomet IV, par la facilité avec laquelle il parlait le turc, ce qui étonna et lui rendit favorable le vizir Achmet Kupral. Turenne l’avait chargé de s’informer, des Grecs les plus instruits, quelle était la croyance de leur Église sur le mystère de l’eucharistie. Le résultat de ses informations fut qu’elle était la même que celle des latins. À son retour, en 1673, il fut fait chevalier de St-Lazare et pourvu d’une pension de 1,000 livres sur l’évêché d’Apt. Son expérience et son intelligence dans la conduite des affaires du Levant engagèrent la cour à l’envoyer consul à Alger. D’Arvieux sut si bien se concilier les bonnes grâces du dey qu’il en obtint à son départ la liberté de deux cent-quarante esclaves français. Colbert le fit ensuite nommer au consulat d’Alep, où il resta six ans, de 1679 à 1686. Innocent XI, instruit des services qu’il y rendait à la religion, le nomma à l’évêché de Babylone, qu’il refusa, et lui permit d’ajouter à ses armes celles de Jérusalem. En 1686, le chevalier d’Arvieux revint se fixer à Marseille et s’y maria. Les dernières années de sa vie furent entièrement consacrées à l’étude de l’Écriture sainte, qu’il lisait dans les textes originaux. Il mourut dans sa ville natale, en octobre 1702. Il avait compose la Relation d’un voyage fait par ordre de Louis XIV vers le grand émir, chef des princes arabes du désert, et un Traité des mœurs et coutumes des Arabes. J. de la Roque a publié l’un et l’autre avec des notes, et une traduction de la Description de l’Arabie d’Aboul-Féda, Paris, 1717, in-12. Ses Mémoires ont été donnés au public par le P. Labat, Paris, 1735, 6 vol. in-12. Ils furent attaqués par les Lettres critiques de Hadjy-Mohammed-Effendi, Paris, 1735, in-12, attribuées à Pétis de la Croix. T-d.


ARYSDAGHÉS (Saint), né en Césarée de Cappadoce, vers l’an 279 de l’ère vulgaire, étudia avec succès auprès d’un maître habile, nommé Nicomaque, qui venait d’embrasser la religion de Jésus-Christ. En 318 il fut appelé à Valarsabad, ville capitale de la grande Arménie, par le roi Tiridate et par son père, St. Grégoire l’illuminateur, qui venait d’établir publiquement le christianisme dans ce royaume, par l’ordre de son souverain. Arysdaghés y fut sacré évêque de Diospont et d’une partie de l’Arménie majeure, par son père, qui, ayant abdiqué vers l’an 351, lui laissa le soin de gouverner l’Église naissante d’Arménie. St. Arysdaghès s’y maintint avec fermeté ; il était plein d’ardeur pour la défense de la religion, fit éclater un grand zèle contre les païens, et punit avec sévérité ceux qui n’observaient pas rigoureusement la loi évangélique. Quelques hommes puissants s’opposèrent ouvertement à ses entreprises ; mais ils furent réprimés par l’ordre du roi Tiridate. St. Arysdaghès établit des monastères dans plusieurs provinces d’Arménie, et il y appela des hommes instruits dans la religion, leur assura des moyens d’existence, et les chargea de prêcher la doctrine de l’Évangile. Il bâtit ensuite une église dans le bourg de Tilnavan, qui lui avait été donné en apanage, et une autre à Khozan, dans la province de Sophène. Le gouverneur de cette contrée, nommé Archélaüs, l’un des ennemis de ce patriarche, le surprit un jour dans un voyage, et le mit a mort, l’an 339 de J.-C. — Un autre Arysdaghès, surnommé Krasser, c’est-à-dire bibliophile, vivait dans la même contrée, à la fin du 12e siècle, et a laissé une grammaire et un dictionnaire arménien. Z.


ARZACHEL (Abraham), autrement dit Eizarakel, né à Toledo, dans le 12e siècle, fut un des plus célèbres astronomes qui aient vécu après les Grecs et avant la renaissance des lettres. Il écrivit un livre sur l’obliquité du zodiaque, qu’il fixa, pour