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des notes et une dissertation nouvelle, Utrecht, 1696, in-4o ; J.-G. Grœvius l’a insérée dans le t. 6 de son Thésaurus Antiquitatum romanorum, p. 407.3° Anonymi Dialogi tres : de Constancia ; de Dignitate tuenda ; de Amore erga rempublicam, Modène, 1691, in-12 : l’auteur n’a point mis son nom à ces trois dialogues ; celui de l’éditeur est Jacques Cantello, géographe du duc de Modène. Le P. Bacchini les écrivit pour se consoler, lorsqu’il fut obligé de quitter Parme, en (690. — 4° Dell’ Istoria del monastero di S. Benedello di Polirone nello stato di Mantova, libri cinque, Modène, 1696, in-4o. Cette histoire remonte à l’an 1007 ; l’auteur y donne dans le plus grand détail la vie de la célèbre comtesse Mathilde, bienfaitrice de ce monastère, et il finit à l’époque de sa mort, en 1113, la première partie, la seule qu’il ait publiée. Quelques vérités énoncées dans le 1er volume ayant déplu, dit le savant Mazzuchelli (Gli scrittori d’Italia, t. 3, p. 10), à quelques uns de ces hommes qui aiment à n’être pas détrompés, cela empêcha la 2e partie de paraître ; mais elle s’est conservée en manuscrit. 3° De ecclesiaslicae hierarchiae Originibus Dissertatio, Modène, 1703, in-4o. Dans cette dissertation, remplie de savantes recherches, le P. Bacchini se propose, selon le même savant, de prouver quee le gouvernement ecclésiastique fut anciennement réglé sur le modèle du gouvernement civil ; c’est-à-dire qu’on établit les métropoles de l’un dans celles de l’autre ; le P. Niceron l’avait dit le premier, et le témoignage d’un savant aussi exact que Mazzuchelli semblerait confirmer cette opinion. Cependant le système du P. Bacchini y est entièrement contraire. Il réfute, dans son 1er chapitre, ceux qui ont soutenu que les apôtres placèrent les métropoles épiscopales dans les villes qui étaient métropoles du gouvernement civil. Il établit, dans le 28, que les apôtres, croyant d’abord que c’était aux Hébreux seulement qu’était destinée la prédication de l’Evangile, choisirent les villes d’Orient où se trouvait le plus grand nombre de Juifs pour y placer les principales églises, et que, dans leurs premières institutions, ils conformèrent la juridiction des évêques à celle des sanhédrins judaïques. L’auteur approfondit, dans ces deux chapitres, tout ce qui a rapport aux formes, aux divisions et subdivisions du gouvernement civil des Romain et du gouvernement religieux ou théocratique des Juifs à cette époque. Il y déploie, comme dans le reste de l’ouvrage, une érudition prodigieuse, et conduit par un fil chronologique très-bien suivi, de ce premier temps à celui où le chef des apôtres établit dans Rome le siége principal de la prédication de l’Évangile. De là, il démontre, dans sa 2° partie, que le gouvernement hiérarchique des églises en Italie ne fut non plus réglé sur le gouvernement politique, ni dès le temps de Constantin, ni aux 4e et 5e siècles. Ce système, contraire aux idées le plus généralement reçues, a été fortement combattu ; mais il est tel, et on le trouve très-clairement analysé dans les t. 22 et 23 du Giornale de’ Letterati d’Italia de Venise, 1715 et 1716. Il est singulier que le P. Niceron, qui a tiré de ces deux articles celui qu’il a donné du P. Bacchini, ait pris, au sujet de cet ouvrage, le contrepied de ce que disent les journalistes d’Italie ; et il l’est plus encore que Mazzuchelli, qui ne croit pas ordinairement sur parole, et qui cite dans son article les journalistes d’Italie et Niceron, ait aveuglément suivi ce dernier. Nous nous sommes étendus sur cet article, pour faire voir avec quelle attention et quelle défiance il faut s’appuyer sur les témoignages les plus authentiques et sur les plus respectables autorités. Le P. Bacchini a laissé plusieurs autres ouvrages imprimés et un très grand nombre qui sont restés inédits. On distingue, parmi les premiers, sa propre vie, écrite en latin, imprimée pour la première fois dans le t. 34 du Giornali de’ Letterati, année 1723, et ensuite avec les Lettere polemiche du moine P. Bacchini, contra il signore Giacomo Picenino, etc., Altorf (Milan), 1738. G—É


BACCHIUS DE TANAGRE, disciple d’IIérophile et l’un des plus illustres représentants de l’école médicale d’Alexandrie, ne nous est connu que par quelques fragments épars de ses ouvrages et par quelques citations isolées d’Apollonius de Citium, d’Erotien, de Cœlius Aurelianus et de Galien. Cette pénurie de documents est pour nous un motif de les recueillir avec le plus grand soin, afin de sauver de l’oubli ces grands noms de la science antique, qui ne sont connus que des érudits de profession. On ignore absolument l’époque précise de la naissance et de la mort de Bacchius ; on sait seulement par Erotien (Glossaire, p. 8, éd. de Franz) qu’il était contemporain de Philinus de Cos, lequel avait été auditeur d’Hérophile (voy. Introd. seu med. ; lib. attrib. Galen., cap. 4.) ; d’où il faut conclure que le médecin de Tanagre florissait entre les années 500 et 250 avant J.-C. Nous ne savons pas sur quel fondement Fabricius (voy. sa Bibl. graec, t. 3, éd. de Harless, p. 646 et t. 13, éd. de 1726, p. 98), s’appuie pour ranger Bacchius dans la secte des empiriques. Comme preuve indirecte de l’inexactitude de cette assertion, on aurait déjà à invoquer les attaques que Philinus, fondateur de cette secte, a dirigées contre lui. Mais nous savons de plus, par le témoignage positif de Galien (voy. de differ, pulsuum, lib. 4, cap. 5 et 6, éd. de Kühn, t. 8, p. 732), que Bacchius était un hérophiléen, et qu’à ce titre il appartenait à la secte des rationalistes dont Hippocrate était regardé comme le père (voy. Introd. scu medicus, cap. 4). Dans un autre passage (Com. in Aphoris., 7° sect., aph. 70), il sépare nettement Bacchius des empiriques (1)[1]. Dans un livre faussement attribué à Galien,

  1. Il parait, d’après Schultze, (Hist. med. p. 382, Lipsiae, in-4o, qui s’étonnait aussi de voir Bacchius placé parmi les empiriques, que c’est précisément ce passage de Galien qui a égéré les historiens. À la vérité, ce passage est altéré dans les textes imprimés ; mais il faut évidemment admettre la correction propose par Schultze lui-même et adoptée par M. Littré (Oeuvr. d’Hipp. t. 4, introd., p. 84 et 85). Du reste nous avons retrouvé dans le manuscrit grec 1884, copie par Manuel Geogropyle en 1403, des traces certaines de la bonne leçon. Il y a lieu de s’étonner que Fabricius n’ait pas fait cette corection pour Bacchius, puisqu’il en avait fait une toute semblable pour Zénon. (Voy. sa Biblioth. graec., t 13, p. 454.)