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pâtre chercha alors à le faire empoisonner, et comme il en fut averti, il la contraignit à avaler elle-même le poison qu’elle lui avait fait préparer. Son règne fut longtemps assez tranquille ; il se livra au luxe et aux plaisirs ; mais, au bout de huit ans, il prit des inquiétudes sur le compte d’Antiochus Philopator son frère, qui était à Cyzique, où sa mère l’avait envoyé dans sa première jeunesse, et il chercha à le faire empoisonner. Celui-ci s’en aperçut, se tint sur ses gardes, et ayant bientôt après épousé Cléopâtre, fille de Ptolémée Physcon, il rassemble une armée et s’empara d’Antioche. Antiochus Grypus, vint l’attaquer, le défit, et reprit cette ville où se trouvait Cléopâtre, que Tryphæné, sa sœur, fit mourir de la manière la plus cruelle, malgré son mari. Bientôt après Antiochus IX, étant revenu avec une armée, battit son frère, prit Tryphæné, et vengea sur elle la mort de sa femme. Les deux frères se réconcilièrent ensuite, et régnèrent, l’un sur la Syrie, l’autre sur la Cælésyrie ; mais ils recommencèrent bientôt à se faire la guerre. Il paraît que Ptolémée Lathyre, qui, bien que chassé de l’Égypte par sa mère, avait conservé quelque puissance, donna des secours à Antiochus de Cyzique, et sa mère, par haine pour lui, donna Séléné, sa fille, en mariage à Antiochus Grypus, de sorte que la Syrie, ainsi que les pays voisins, devinrent le théâtre de guerres civiles dont plusieurs villes profitèrent pour se rendre indépendantes. Au milieu de tous ces troubles, Grypus fut tué, l’an 97 avant J.-C., par un certain Héracléon, qu’il avait élevé lui-même aux plus grands honneurs. Il laissa cinq fils qui tous prétendirent au trône, savoir : Séleucus VI, Antiochus XI, Philippe, Démétrius III et Antiochus XII. Antiochus de Cyzique ne survécut pas longtemps a son frère : il fut vaincu par Séleucus VI dans une bataille décisive, et se donna la mort, l’an 95 avant J.-C. Il ne laissa qu’un fils, Autiochus X. C-r.


ANTIOCHUS IX (Philoaptor). Voyez l’article précédent.


ANTIOCHUS X, qui prit les surnoms d’Eusébès (pieux), et de Philopator (aimant son père), étant parvenu à s’échapper d’Antioche, rassemble une armée, et, pour venger la mort de son père, continua la guerre contre Séleucus VI, et le défit dans un premier combat ; peu de temps après, il épousa Séléné, veuve d’Antiochus Grypus, et après la mort de Séleucus VI, il alla attaquer Antiochus XI et Philippe, ses deux frères, qu’il vainquit. Il fut défait l’année suivante (92 ans avant J.-C.) par Philippe et Démétrius VII, qui avait succédé à Antiochus XI, et il se retira chez les Parthes. Son histoire depuis cette époque est extrêmement obscure ; on croit qu’il mourut vers l’an 75 avant J.-C., laissant deux fils, Antiochus XIII et Séleucus Cybiosactes. C-r.


ANTIOCHUS XI, surnommé Épiphanes et Philadelphe, prit la couronne avec Philippe son frère, après la mort de Séleucus VI, leur aîné, qu’ils vengèrent en passant au fil de l’épée les habitants de Mopsueste, ville où il avait été brûlé vif ; mais en revenant dans la Syrie, ils furent vaincus par Antiochus X ; et Antiochus XI, en fuyant, tomba avec son cheval dans l’Oronte où il se noya, l’an 93 avant J.-C. C-r.


ANTIOCHUS XII, surnommé Dionysus-Épiphaanes, Callinicus (Bacchus présent, aimant son père, victorieux), prit la couronne, lorsqu’il sut que Démétrius III, son frère, était prisonnier des Parthes, et s’empara de Damas et de quelques pays voisins. Il entreprit une expédition contre les Arabes, qui depuis longtemps étaient en possession de ravager la Syrie ; et après avoir traversé la Judée malgré Alexandre Jannée, il entra dans le pays des Arabes, qu’il vainquit dans un premier combat ; mais il fut défait dans un second, et y perdit la vie, vers l’an 85 avant J.-C. C-r.


ANTIOCHUS l’Asiatique, XIIIe du nom, fils d’Antiochus X et de Séléné, fut envoyé, par sa mère, à Rome avec son frère, pour réclamer le royaume d’Égypte. En revenant, il passa par la Sicile, où il fut dépouillé par Verrès, comme on peut le voir dans le discours de Cicéron. Lorsque Lucullus eut vaincu Tigrane, il rendit à Antiochus une grande partie de la Syrie ; mais Pompée, qui succéda à Lucullus, l’en dépouilla l’an 61 avant J.-C., et la Syrie devint une province romaine. C-r.


ANTIOCHUS, roi de Comagène, pays de l’Asie, au pied du mont Taurus, était probablement de la famille des rois de Syrie. Il se réunit à Tigrane, roi d’Arménie, pour faire la guerre aux Romains, et l’abandonna après sa défaite. Il fit la paix avec Lucullus l’an 69 avant J.-C. Mais, peu de temps après, il prit les armes avec Mithridate, et lut vaincu par Pompée, qui lui laissa ses États, et lui confia même la Séleucie et quelques autres portions de la Mésopotamie. Antiochus, par reconnaissance, lui envoya des troupes, lorsqu’il lit la guerre à César. Après la mort de Pompée et la défaite de Crassus, Antiochus prit le parti d’Orodes, roi des Parthes, qui avait épousé sa fille. Il fut vaincu par Ventidius, l’un des lieutenants de Marc Antoine. Ce dernier l’assiégea dans Samosate, et lui accorda la paix à son tour à des conditions assez douces, l’an 36 avant J.-C. Il paraît qu’il mourut peu de temps après ; car il s’éleva un procès entre Antiochus et Mithridate, ses deux fils, sans doute au sujet de la succession au trône, dès les commencements du règne d’Auguste. C-r.


ANTIOCHUS II, fils du précédent, eut pour concurrent au trône Mithridate, son frère. Ce dernier voulut avoir recours aux Romains pour faire valoir ses droits, et leur envoya un ambassadeur qu’Antiochus fit tuer. Auguste le manda à Rome afin qu’il se justifiât de cet attentat, et le fit juger par le sénat, qui le condamna à mort, l’an 29 avant J.-C. Antiochus, son fils, fut replacé sur le trône de Comagène par Caligula, qui le dépose ensuite, et il y fut remis par l’empereur Claude. C-r.


ANTIOCHUS, d’Ascalon dans la Palestine, fut disciple de Philon, chef de la quatrième académie. Lui-même en fonda une autre, qui fut la cinquième, de sorte qu’il est souvent cité sous le nom d’Antiochus l’académique. Il s’écarta néanmoins des principes de Carnéades et de son maître, pour se rap-