la vie, et qui, après avoir été du même parti que
lui, devint jaloux du crédit dont il jouissait auprès
d’Hyrcan. Antipater laissa quatre fils, dont Hérode
est le plus célèbre. C-r.
ANTIPATER (Lælius Cælius), historien romain,
vivait du temps des Gracques, et composa une
histoire de la seconde guerre punique dont Brutus
fit un abrégé, selon le témoignage de Cicéron, qui
parle souvent d’Antipater. L’empereur Adrien préférait
Antipater à Salluste, probablement par la raison
qui lui faisait préférer Ennius à Virgile, et parce
qu’il avait un goût assez bizarre pour le vieux langage.
Riccoboni a publié, en 1568, des fragments
d’Antipater, qui furent réimprimés, avec des fragments
de plusieurs autres historiens, par Antoine-Augustin,
à Anvers, en 1595 ; et enfin par Ansonius
Papona : cette dernière collection, qui est la plus
ample, se trouve à la suite du Salluste, dans plusieurs
éditions, entre autres, dans celle donnée par
Havercamp, Amsterdam, 1742, 2 vol. in-4o. D-t.
ANTIPATER de Tarse, philosophe stoïcien, fut
disciple de Diogène le Babylonien. Quelques-uns le
font naître à Sidon, ou plutôt le confondent avec un
Antipater originaire de cette ville. (Voy. l’article
suivant.) Le citoyen de Tarse eut avec Carnéade des
démêlés très-vifs, qu’il consigna dans ses écrits, ce
qui lui fit donner le surnom de Καλαμοϐοάς (stylo clamosus).
Il composa deux livres sur la divination,
et un autre sur les dissensions entre Cléanthès et
Chrysippe. Sénèque nous a conservé plusieurs de
ses sophismes. D. L.
ANTIPATER de Sidon, est principalement
connu par une particularité consignée dans Pline
et dans Valère-Maxime. Tous les ans, le jour de sa
naissance, il avait une fièvre éphémère, et ce jour
fut aussi celui de sa mort. Cicéron vante sa prodigieuse
facilité à faire des vers, et il nous reste plusieurs
épigrammes de lui dans l’Anthologie. — Outre
ces deux philosophes, il y eut encore Antipater de
Cyrène, disciple d’Aristippe, et deux Antipater
de Tyr, l’un contemporain de Carnéade et vivant à
Athènes ; l’autre, stoïcien, commensal de Caton
d’Utique. D. L.
ANTIPHANE. Suidas, Athénée, Strabon,
Étienne de Byzance, citent plusieurs poètes de ce
nom, qui tous se sont exercés dans le genre comique,
et dont le plus célèbre est Antiphane de Rhodes,
ou, selon quelques autres, de Cariste ou de
Smyrne. Il appartient à la moyenne comédie, et fut
contemporain d’Alexandre. Ce prince goûtait peu,
dit-on, les comédies d’Antiphane, qui, piqué de
cette indifférence, lui dit un jour : « Prince, pour
goûter ces sortes de pièces, il faudrait être plus
familiarisé que vous ne l’êtes avec la nature des
sujets et le lieu de la scène. » Or il faut savoir que
les pièces en question ne peignaient guère que des
mœurs excessivement dépravées, ce qui n’empêcha
point ce poète de remporter le prix treize fois. Il
avait composé trois cent soixante-cinq, ou tout au
moins deux cent quatre-vingts comédies, dont Fabricius
nous a donné le catalogue, d’après Hertélius,
Kœnig, Vossius et Meursius, qui font souvent mention
de ces pièces d’Antiphane, et Grotius en a recueilli,
dans ses Excerpta ex tragædiis et comædiis græcis, les fragments rapportés par Athénée et quelques
autres. Le savant Koppiers a donné un travail infiniment
précieux sur ces mêmes fragments, dans
ses Observations philologiques sur quelques passages d’Antiphane, de Théocrite, etc., Leyde, in-8o, 1771. Ce
poète, au surplus, a souvent été confondu avec d’autres
auteurs comiques du même nom, et même avec
quelques autres dont les noms avaient été défigurés.
Ces erreurs, qui ne sont que trop fréquentes dans
les textes primitifs, ont souvent multiplié sans raison
les articles biographiques, et fait d’un seul et
même auteur plusieurs personnages différents. —
Pausanias parle d’un célèbre statuaire d’Argos,
nommé Antiphane ; et Clément d’Alexandrie, d’un
médecin non moins fameux, qui soutenait que la
variété des mets est la cause principale des maladies.
— Étienne de Byzance cite un Antiphane,
poète comique de Berge, dans la Thrace, qui écrivit
des choses si incroyables, que l’on appelait bergaiseurs
ceux qui débitaient des contes. A-D-r.
ANTIPHANE, sculpteur. Voyez Cléon.
ANTIPHILE, peintre, contemporain et rival
d’Apelles, naquit en Égypte et fut élève de Ctésidème.
Il se distinguait par sa grande facilité. Un de
ses plus beaux ouvrages représentait un enfant occupé
à souffler le feu : on croyait voir la lumière
s’accroître et se répandre dans la pièce où il se trouvait.
On estimait encore davantage un satyre couvert
d’une peau de panthère. Pline cite un grand nombre
de tableaux peints par cet artiste, et indique les
lieux où ils se voyaient. Antiphile avait inventé aussi
une figure grotesque qu’il avait nommée Gryllus
nom qui resta depuis à ces espèces de caricatures.
Lorsqu’Apelles vint a la cour de Ptolémée, au service
duquel Antiphile était attaché, celui-ci, poussé
par une basse jalousie, chercha tous les moyens de
perdre son rival, et finit par le faire passer pour
complice d’une conjuration tramée contre le roi
d’Égypte. Apelles, déclaré coupable, fut chargé de
chaînes et pensa perdre la vie ; mais un des conjurés,
indigné de cette injustice, démontra la fausseté
de l’accusation, et Antiphile fut à son tour jeté
dans les fers pour le reste de ses jours. — Pausanias
parle d’un statuaire du même nom dont on voyait
plusieurs ouvrages à Olympie, dans le lieu appelé le
Trésor. L-S-e.
ANTIPHON, né à Rhamnus, en Attique, et appelé de là Rhamnusien, florissait 430 ans avant J.-C. Il eut pour maître Sophilus, son père, et devint si célèbre par son éloquence, que le peuple se défiait de ses discours, ce qui l’empêcha souvent de parler en public. Il ouvrit une école de rhétorique à Athènes, et enseigna cet art à Thucydide, qui, dans son histoire, parle de lui comme d’un orateur recommandable. Selon Quintilien, Antiphon fut le premier qui écrivit des préceptes sur l’art oratoire, et Ammien Marcellin dit qu’il introduisit la coutume de plaider pour de l’argent. Plutarque donne à Antiphon autant d’éloges que Thucydide : il le représente comme un orateur énergique et persuasif, d’une imagination