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de l’impératrice ; mais, après la mort de cette princesse, elle fit casser cette union, qui blessait sa fierté. Enfin son âge, et la disgrâce de Bélisaire, la firent tomber peu à peu dans l’oubli. Après la mort de son époux, arrivée l’an 565, on lui rendit une partie de ses biens, qui avaient été confisqués, et elle chercha à expier sa vie criminelle en fondant un couvent. L’époque précise de sa mort n’est pas connue. L-S-e.


ANTONINI (Philippe), savant archéologue, était né vers le milieu du 16e siècle à Sarsina, petite ville de la Romagne, très-ancienne, mais à demi ruinée. Il embrassa l’état ecclésiastique, fut pourvu d’un canonicat, et, sans négliger aucun de ses devoirs, consacra tous ses loisirs à la recherche et à la description des monuments de sa ville natale. Il est auteur d’un ouvrage curieux et fort estimé : Discorsi dell’ antichità di Sarsina e de costumi romani, Sarsina, 1607, 2 part. in-4o. Cette édition est assez rare. La seconde, Faenza, 1769, in-4o, est augmentée de dissertations par J.-Ant. Azalli sur l’histoire ecclésiastique de Sarsina, et d’un mémoire de Jos. Fantini sur les origines de cette ville. l’ouvrage d’Antonini, traduit en latin par Sigebert Havercamp, a été inséré par Burmann dans le tome 7, 2e part. du Thesaurus antiquitat. ital. Fabretti, Malvasia, Spon, etc., louent son exactitude à rapporter les inscriptions anciennes, dont il a su conserver un grand nombre. On lui doit encore : Supplemento della chronica di Verruchio, Bologne, 1621, in-4o. C’est un bourg du territoire de Rimini dont l’historien est Frac. Gianettasi. W-s.


ANTOMNI (Joseph), fils d’Alphonse Antonini, baron et seigneur titulaire d’une terre située dans la province de Salerne, fit ses études à Naples, au commencement du 18e siècle, se livra particulièrement à l’étude des lois, et fut employé dans plusieurs provinces du royaume, en qualité d’auditeur et de juge fiscal, sous l’empereur Charles VI. Ce fut alors qu’il écrivit une Histoire complète de la Lucanie, imprimée ensuite à Naples. On y a aussi imprimé des lettres du même auteur, contenant des observations géographiques, adressées à Matteo Egizio, qui avait fait quelques corrections à la Géographie de Lenglet. Les réponses d’Egizio sont jointes à ces lettres. Ce fut Joseph Antonini qui fit présent au grand-duc de Florence, Cosme III, du manuscrit très-précieux du traité de François Philelphe de Exilio, qui s’était conservé dans l’ancienne bibliothèque de sa famille. G-é.


ANTONINI (Annibal), frère du précédent, et plus connu que lui en France, naquit dans la terre de son père, près de Salerne, en 1702. Il fit à Naples une partie de ses études, sous la direction de son frère Joseph : après les avoir achevées à Rome, il voyagea en Angleterre, en Hollande, et définitivement en France, où il se fixa. il enseigna pendant près de vingt-cinq ans à Paris la langue italienne, retourna ensuite dans sa patrie, et y mourut au mois d’août 1755. Pendant son séjour à Paris, il y a publié ; 1° Dizionario italiano, latino e francese ; francese, latino ed italiano, imprimé, pour la première fois, en 1733, 2 vol. in-4o, réimprimé plusieurs fois, et le meilleur que l’on ait eu pour les deux langues (française et italienne) avant celui d’Alberti ; 2° Grammaire italienne, 1726, in-12, et 1729, id. ; 3° Distinta descrizione de contorni di Parigi ; 4° Traité de la prononciation française. 5° On lui doit de plus de bonnes éditions italiennes de l’Italia liberata du Trissin, des poésies de Jean de la Casa, de l’Orlando Furioso de l’Arioste, de la Gerusalemme liberata, de l’Aminta du Tasse, et un recueil ou choix de poésies italiennes de divers auteurs, fait avec goût, 1729, en 2 vol. in-12. G-é.


ANTONINUS Liberalus, écrivain grec, qui vivait, à ce qu’en croit, sous le règne des Antonins, vers l’an 150 de J.-C. Nous avons de lui un recueil de Métamorphoses, en 41 chapitres, recueillies de différents auteurs, et écrites avec assez d’élégance. La meilleure édition de cet ouvrage est celle qu’en a donnée H. Verheyck, en grec et en latin, avec ses notes et celles de Munckerus, Leyde, 1774, in-8o. Cette édition a été réimprimée sans la traduction latine, à Leipsick, 1791, in-8o ; mais les notes de Munckerus et celles de Verheyck ont été tronquées, quoiqu’on annonce qu’elles sont entières. Un nouvel éditeur fera bien de profiter des variantes du manuscrit du Vatican, variantes que le savant Bast a publiées, avec ses remarques, dans sa Lettre critique à M. Boissonade, Paris, 1805, in-8o, et traduite en latin, avec beaucoup d’augmentations, Leipsick, 1809, in-8o. C-r.


ANTONIO (Nicolas), né à Séville, en 1617, y fit ses humanités et sa philosophie chez les dominicains, et alla achever ses études à Salamanque, sous les plus célèbres professeurs, entre autres sous D. François Ramos del Manzano. Il revint à Séville, où, plongé dans l’étude, il passait tout son temps dans le couvent des bénédictins. Benoit de la Serra, abbé de ce monastère, y avait rassemblé une riche bibliothèque. Ce fut la qu’Antonio composa sa Bibliothèque espagnole. Son ouvrage était très-avancé, et il le porta à Rome, lorsqu’en 1659 il y fut envoyé par Philippe IV, avec le titre d’agent général des affaires concernant la couronne d’Espagne, les Deux-Siciles et l’inquisition. Il occupa cette place pendant vingt-deux ans. Charles II le rappela à Madrid, et le fit entrer dans son conseil. Malgré les fonctions qu’il avait remplies, Antonio, qui distribuait ses biens aux pauvres, se trouvait dans le besoin ; et ce fut sans qu’il l’eût demandé que le pape Alexandre VII lui donna un canonicat à Séville, sur la recommandation du cardinal d’Aragon. Antonio mourut à Madrid, en 1684, chevalier de l’ordre de St-Jacques. On prétend qu’en trouva dans ses papiers un brevet de membre du conseil suprême de justice : il est certain cependant qu’il n’exerça pas cette charge. On a de lui : 1" de Exilio, sive de exilii Pæna antique et nova, exsulumque conditione et juribus, libri tres, Anvers, 1641, in-fol. ; 1659, in-fol. Seelen, qui cite la première édition, dit que l’auteur n’avait que vingt-trois ans lorsqu’il composa cet ouvrage très-estime. 2° Bibliotheca Hispana nova, seu Ilispanvrum qui sine latina aut poputari, sive alia quavis lingua scripto aliquid