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comique en 12 chants, Paris, 1828, in.18 ; 10° I’/in du «munir voyageur. ëpllre en vers,1834 ; 2’ édit., 1827, in-8o. A. Il-1.


LECOMTE (Pisaae). Homme qui s’est fait un triste nom par le crime qu’il tenta de commettre, Pierre Lecomte était né en 1798 à Vingeanne (Cote-d’or) ; son peut était un pauvre aubergiste. Lecomte, tombé à la conscription, fut incorporé en 1815 dans les chasseurs de la garde royale ; il lit en 1825 la campagne d’Espagne. où il obtint le grade de brigadier. Quoique s’acquittant exactement de ses devoirs militaires, Lecomte était peu aimé de ses camarades à raison de son caractère taciturne et violent a aussi l’avaient-ils surnommé Pierre Ledar. En 1827, Lecomte quitta la France pour aller servir en llorée, avec le grade de sous lieutenant, et devint officier d’ordonnance du

général Church. Rentrd en France en 1829, il obtint un emploi de garde dans l’administration des forêts du duc d’orléana, et, après avoir passé par différents grades, fut nommée en 1857 garde général. Cependant le caractère de Lecomte, sa dureté envers ses subordonnés, lui avaient valu à diverses époques des réprimandes ; après avoir passé de la résidence d’Orléans à celle de Fontainebleau, il donna a ses chefs des sujets de

mécontentement qui lui firent infliger en décembre 181ã une retenue d’appointements. Lecomte, irrité, envoya sa démission ; elle fut acceptée et on s’occupa de liquider la faible pension de retraite à laquelle il avait droit. Llais le résultat de cette liquidation se faisant attendre, Lecomte, qui se trouvait d’ail|eurs dans une position embarrassée, s’irrita ; il écrivit une lettre fort insolente à 11. de llontalivet, intendant général de la liste civile ; il insulta à deux reprises différentes le conservateur des forêts de la couronne, I. de Sahune. Cependant il n’en obtint pas moins un secours annuel et régulier de trois cent quatrevinguhuit francs. seule pension à laquelle il eût droit d’après les règlements. Lecomte, peu satisfait d’un si minime secours, conçut contre le roi Louis-Philippe, auquel il faisait remonter les torts qu’il supposait qu’un avaità son égard, une haine implacable, et se rendit à Paris dans les premiers jours de 18-15. Il y vécut dans le plus complet isolement, ne recevant d’autres visites que celles assez rares d’une de ses sœurs. Son ressentiment ne fit que s’aceroltre, et enfin la pensée irrésistible lui vint de tuer Louis-Philippe. Il retourna a Fontainebleau au moment où ce monarque s’y trouvait, et le 16 avril 1846, saisissant l’instant où le roi revenait de la promenade et traversait le parc en voiture avec sa famille, vers cinq heures et demie du soir, Lecomte, monté sur un mur. tira deus coups de feu dans la voiture. Quoiqu’il fût excellent tireur, il ne toucha personne. Arrêté sur-le-champ, Lecomte avoua franchement son crime, déclara qu’il était sans complice, et qu’un motif de vengeance étranger ù toutes préoccupations politiques l’avelt conduit a le Oflllllllltlre. LEC

Cette déclaration fut confirmée par l’instruction judiciaire et les débats du procès qui s’ouv|-lrent devant la cour des pairs le 4 juin 1846. If. Duvergier, alors bâtonnier de l’ordre dos avocats, dófendit Lecomte d’offiee. I. Hébert, procureur général de la cour royale, soutint l’accusation. Lecomte fut condamné il la peine des parricides, et exécuté à la barrière St-Jacques le 8 juin suivant. Plusieurs médecins ont soutenu avec be ucoup de vraisemblance que Lecomte ne jouisseit pas de la "plénitude de son intelligence ; tout dans ses antécédents dénote l’existence d’unc de ces affections mélancoliques qui s’allient avec l’intégrité des facultés raisonnantes, eaagùreul aux yeux de celui qui en est atteint les torts qu’on peut avoir à son égard, et le poussent à commettre un crime qui n’est jamais en rapport avec l’offense supposée. Z.


LECONTAT (Jaaou -Joacutu), né en 1607, à Eclaron, bourg de Champagne, fit ses humanités sous un père jésuite, qui lui inspira le goût de la vie religieuse. Son maître, allant à lieims pour y enseigner la philosophie, lui persuade de l’y suivre et d’y étudier sous lui. Lecontat fit profession le il novembre 1628, dans l’abbaye des bénédictins de St-Remi de Reims, qui venait d’adopter la réforme de St-Maur, et il occupa presque totljours et malgré lui des emplolssupérieurs dans son ordre. Il mourut à Bourgueil, le 11 novembre 1690, âgé de 83 ans. On a de lui plusieurs ouvrages da piété qui furent estimés dans les clottres : 1° llédilaliona pour la retraite de dia : jours. pour lu suplriaurr, Rennes, 1653, in-4-° ; Paris, 1658, in -8° ; 2° Hnsaga du supérieur accompli dans la personne de S1-Bnsolt. Tours, 1656, in—1° ; 5° Méditations pour la retraite de dia : jours, pour les nligieuz, Rennes, 1662, in-01 ; réimprimées sous le titre d’Ez*errie¢-.r rpirímelr, propres au : rangfsaz. Paris, test, in.e«, et 110.t, in-se. ces Méditation : pour les religieux, ainsi que celles pour les supérieurs, ont été traduites en latin par D. François Mesger. 4* Conferences ou : shor-Ialiona naonnalíquuí PMI* lou : les dimanche : et/des de fannee, Paris, 1671, in-4o. C. T—v.


LECONTE (Antoine), en latin Continu, savant jurisconsulte, natif de Noyon, professa le droit avec beaucoup d’éclat à Orléans et à Bourges, dans le 16e siècle. Il’historien de Thou avait été au nombre de ses élèves. Cujas, qui regardait Leconte comme un homme très-docte et trevjudicieux, a la modestie de convenir que ce professeur avaít plus de génie que lui pour le droit, et qu’il y aurait bien mieux réussi, s’il avait ainé davantage le travail. On doit à Leconte plusieurs corrections sur le droit civil et canonique. Il affecte d’avoir presque toujours des sentiments opposés a ceux de Duaren et d’Hotnan, qui professèrent comme lui à Bourges, et avec lesquels il cut de fréquentes disputes. Ses ouvrages, recueillis par Edmond Ilérillc, ont été publids sous ce titre : Aatoait Coruii opéra anais, Paris, 1816,