Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 32.djvu/422

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Pellisson, principal du collége de Tournon, est auteur d’un Eloge latin du cardinal de Tournon, Lyon, 1534, et d’un Abrégé de la grammaire latine de Despautère, ibid., 1530, in-12. F—t.


PELLOUTIER (Simon), historien, né en 1694, à Leipsick, de parents français que la révocation de l’édit de Nantes avait obligés de sortir du royaume, ayant terminé à dix-huit ans ses cours académiques d’une manière brillante, fut jugé digne de remplir les fonctions de gouverneur des fils du duc de Wurtemberg. Il accompagna en 1712 ces jeunes princes à Genève, et profita de son séjour en cette ville pour commencer ses études théologiques, qu’il alla continuer à Berlin sous Lenfant, l’un des théologiens les plus distingués de la communion réformée (ooy. Lesrszer). Admis au saint ministère en 1715, il desservit successivement les Églises de Bucbholtz et de Magdebourg, et fut nommé, en 1725, pasteur de l’Église française à Berlin. Pelloutier remplit ses devoirs avec beaucoup d’exactitude, et donna ses loisirs à l’étude de l’histoire, qu’il ne regardait d’abord que comme un délassement : il s’attacha surtout à la lecture des historiens de l’antiquité, et conçut l’idée d’en extraire les passages relatifs à la nation des Celtes, qui, après avoir dominé longtemps sur la plus grande partie de `l’Europe, n’a pourtant laissé que des traces inaperçues de son existence. Tel fut le fondement de l’11istoíse des Celtes, dont le premier volume parut en 1740. L’accueil que reçut cet essai engagea Pelloutier à poursuivre ses recherches avec une nouvelle ardeur ; mais la lenteur du libraire.auquel il avait confié son manuscrit retarda de dix ans la publication du second volume. Dans l’intervalle, Pelloutier remporta le prix proposé par l’académie des inscriptions (1742) sur cette question : Quelles étaient les nations gauloises qui s’établirent dans l’Asie Mineure sous le nom de Galates ? Ce nouveau succès le ramena vers ses études favorites, que les mauvais procédés de son libraire lui avaient fait abandonner. Il futreçu bientôt après membre de l’académie de Berlin, et nommé bibliothécaire de cette savante compagnie, emploi qui lui fournit de nombreuses occasions de montrer l’étendue des connaissances qu’il avait acquises par une sage distribution de son temps. Cependant, au milieu de ses travaux, la santé de Pelloutier s’était profondément altérée, et il succomba le 2 octobre 1757, à l’âge de 63 ans. Le seul titre de Pelloutier à l’estime de la postérité est son Histoire des Celtes [1] ; mais elle suffit pour lui assurer une réputation durable. Cet ouvrage, imprimé d’abord à la Haye, 1740-1750, 2 vol. in-12, a été publié avec de nombreuses additions tirées des manuscrits de l’auteur, par Chiniae, Sous ce titre : Histoire des Celtes et particulièrement des Gaulois et des Germains, depuis les temps fabuleux jusqu’à la prise de Home par les Gaulois, Paris, 1771, 2 vol. in-b", ou 8 vol. in-12. L’ouvrage est divisé en quatre livres. Le premier traite de l’origine des Celtes, des pays qu’ils ont habités, des différents noms qu’ils ont portés successivement, et de la langue qu’ils parlaient dans les temps où ils ont commencé à former un corps de nation ; le second, de leurs mœurs, de leurs coutumes et de leurs occupations ; le troisième, de leurs dogmes et de leurs lois ; et enfin le quatrième, de leurs cérémonies religieuses, et des philosophes scythes et celtes. Le quatrième livre, plein de détails.curieux, n’avait point encore été publié. Chiniae a fait précéder le premier volume de l’Éloge de Pelloutier par Formey, tiré du tome 13 du Recueil de l’académie de Berlin, et a réuni à la fin de ce même volume la Dissertation de Pelloutier couronnée par l’académie des inscriptions, deux de ses Mémoires, l’un sur l’expédition de Cyrus contre les Scythes, et l’autre sur l’origine des Romains, extraits du Recueil de l’académie de Berlin ; les Observations de Gibert sur l’Histoire des Celtes, avec la réponse de Pelloutier contenue dans trois Lettres à Jordan, et enfin un extrait des llíndieíœ Cellieœ de Schoepllin, avec la réponse de Pelloutier. L’habile éditeur a inséré à la fin du second volume deux Dissertations de Pelloutier tirées de la Nouvelle bibliothèque germanique, l’une sur les temps sacrés des anciens Gaulois et des Germains, et l’autre sur l’abolition des druides (voy. Cnnsue). Cette courte analyse suffit pour faire connaître l’importance de l’ouvrage de Pelloutier, également remarquable par l’étendue et exactitude de ses recherches, et par la méthode avec laquelle il a su présenter et enchaîner les faits de manière a en former un corps d’histoire. Chiniae, qui avait acquis les manuscrits historiques de Pelloutier, distinguait ses Notes sur l’ancienne géographie (voy. t. 2, avertiss. 6), dont il promettait la publication. On ignore le sort de ce manuscrit. Jac. Bruester a donné la Vie de Pelloutier (avec son portrait dans la Pinocotheea, deead. 3, aussi. 9. W-s.


PÉLOPIDAS, fils d’Hippoclus, d’une des lus anciennes et des lus riches familles de Thèges, fut lié d’une invivable amitié avec Epaminondas, malgré la différence marquée de leurs goûts et de leur caractère. Possesseur de biens immenses, il s’empressa d’en faire part à tous ceux qui étaient dans le besoin, montrant ainsi, dit Plutarque, qu’il était le maître et non l’esclave de sa ortune. Mais il ne put rien faire accepter à Epaminondas, qui-lui avait appris à mépriser le faste et les richesses [2]. Les deux amis combat-


  1. L’école de charité de Berlin a publié deux volumes de Sermons de Pelloutier, précédés de la Vie de l’auteur ; mais ce recueil n’a rien ajouté à sa réputation.
  2. Pélopidas, quoique marié à une femme de grande maison, dont il avait des enfants, « ne fut pour cela de rien plus attentifs à conserver ou augmenter son bien. Ses amis le blâmaient un jour, lui remontrant qu’il avait grand tort de ne tenir autrement compte d’une chose qui était si nécessaire comme d’avoir des biens ; et il leur répondit : Nécessaire est-elle voirement,