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sont écrits en allemand. Il a coopéré aux Portraits des savants et artistes bohémiens et moraviens, Prague, 1777-1782, 4 vol., et il a publié avec Dobrowsky Scriptores rerum bohemicarum, Prague, 1783, 2 vol. P—Q.


PEMBERTON (Henri), savant anglais, né à Londres en 1696, étudia la médecine à Leyde, sous Boerhaave, sans négliger cependant les mathématiques, pour lesquelles il avait une sorte de prédilection. Ce fut à Paris qu’il s’affermit dans a connaissance de l’anatomie. Il revint en Angleterre avec l’intention d’exercer son art dans la capitale ; et quelques précieuses qualités qu’il possédait au plus haut degré lui promettaient des succès ; mais la faiblesse de sa santé lui fit préférer le travail du cabinet. Il se lia intimement avec le médecin Mead, Newton et d’autres esprits du premier ordre, auxquels il sut se rendre utile. Ayant été nommé professeur de médecine an collège Gresham d’oxford, il y donna un cours de leçons sur la chimie, qu’il recommença plusieurs fois, et toujours en l’améliorant. Il mourut le 9 mars 1771. Son cours de chimie fut publié la même année par son ami Wilson. Le docteur Pemberton avait, aidé Newton à préparer une édition nouvelle de ses Princípia ; et il avait rédigé un tableau des découvertes philosophiques de ce grand homme : View of sir Isaac Newton’s philosophy, Londres, 1728, in-4o, fig.[1]. Parmi ses autres écrits on cite : 1o Epistola ad amicum de Cotesii inventis curvarum ratione quæ cum circulo et hyperbole comparationem admittunt, sans appendice, Londres, 1722, in-4o ; opuscule relatif au célèbre théorème de Côtes (voy. ce nom), et qui tend, selon Montucla (t. 3, p. 1153), à établir que les découvertes mêmes de Newton se trouvent dans Barrow et Fermat, et celles de ces derniers dans Archimède. 2o Cours de physiologie en vingt leçons, Londres, 1773, en anglais ; 3o De facultate oculi qua ad diversas rerum conspectarum distancias se accommodat, Gœttingue, 1751, in-4o, publié par Haller ; 4o Observations sur la poésie, spécialement sur la poésie épique, à l’occasion du poëme de Léonidas, de Glover ; 5o Plan d’un État libre, ayant un roi à sa tête (inédit) ; 6o Sur l’ode des anciens, morceau inséré dans la préface de la traduction de Pindare par West ; 7o Sur la dispute concernant les fluxions,dans le deuxième volume des Œuvres de Bobins. Pemberton avait beaucoup contribué à faire connaître ce savant, encore obscur. 8o Sur la réformation du calendrier ; 9o Sur la réduction des poids et des mesures à un seul étalon ; 10° Dissertation sur les éclipses, etc. De nombreux mémoires communiqués par lui à la société royale sont imprimés dans les Transactions philosophiques, du 32e au 62e volume. Il soutint une longue controverse avec Philalethes Cantabrigiensis (le docteur Jurin), dans les Ouvrages des savants, de 1737, 1738 et 1739. On lui doit une édition perfectionnée de la Pharmacopée anglaise, qu’il donna sur l’invitation du collège des médecins de Londres, 1716, in-8o ; traduite en français, Paris, 1761, in-4o. Après sa mort, on trouva parmi ses papiers plusieurs écrits estimables, entre autres : Histoire abrégée de la trigonométrie, depuis Ménélas jusqu’à Napier ; — Commentaire sur une traduction anglaise des Principia de Newton ; — Dissertation sur la vis d’Archimède ; — Perfectionnement du jaugeage ; — Dissertations sur la projection sphérique, sur celle de Mercator ; — Solutions de divers problèmes d’astronomie appliqués surtout à la navigation ; — sur le calcul de la marche d’une comète dans une orbite parabolique. Suivant les biographes anglais qui nous servent de guides, les ouvrages du docteur Pemberton se distinguent par l’exactitude et la clarté ; mais le style en est diffus et l’on y voit trop le travail de l’auteur. L.


PENA (Pierre), botaniste français du 16e siècle, naquit à Narbonne (ou, selon Plumier, dans le diocèse d’Aix). On ignore l’année de sa naissance et celle de sa mort, ainsi que les détails de sa vie. On sait seulement que, Lobel l’ayant rencontré dans le midi de la France, il s’établit entre eux une grande intimité. Pena recueillit, dans ses nombreux voyages, une quantité considérable de plantes, qu’il communiqua successivement à Lobel. Celui-ci en fit usage dans ses Adversaria. Néanmoins le nom de Pena ne se trouve qu’à la tête de l’ouvrage. Ses autres contemporains lui ont rendu plus de justice que Lobel (voy. ce nom), presque tous l’ayant cité avec éloge, et comme son collaborateur. Le penæa, dédié à Pena (par Plumier, est un polygala de Linné, de la diadelphie, n’ayant pas encore de place fixe dans les familles naturelles ; il a quelques rapports avec les épacridées de Rob. Brown. D—u.


PENA (Jean Nunez de la), historien des Îles Canaries, était né, comme il nous l’apprend lui-même, à la Laguara, dans l’île de Tenerife. Zélé pour la gloire de sa patrie, il consacra plusieurs années à recueillir les matériaux pour en composer l’histoire qu’il publia sous ce titre : Conguista y antiguedad de las islas de la gran Canaria y su descripcion, Madrid, 1676, in-4o. Cet ouvrage est rare et recherché des curieux. Cependant Bory de St-Vincent, dans la Revue des auteurs qui ont écrit sur les Canaries, n’en donne pas une idée bien avantageuse, « Cet auteur[2] sans cri-


  1. Traduit en françals par Roland-le-Virloys, sous le titre d’Éléments de la philosophie newtonienne, Amsterdam, 1766, in-8o ; ibid., augmenté de notes, observations. etc., Paris, Didot, 1771, 2 vol. in-4o ; en italien par Crivelli, Venise, 1733, in-4o ; et en allemand (par Sal. Maïmon), Berlin. 1798, in-8o, fig. Pemberton donna aussi l’édition anglaise du grand ouvrage de Newton : A Treatise of the method of fluxions and infinite series, with its application to the geometry of curve lines, Londres, 1736, 1737, in-8o, fig. ; et Buffon le traduisit en français, sous le titre de Méthode des fluxions et des suítes infinies, Paris, 1140, in-4o, avec une préface qui prouve qu’il n’avait qu’une médiocre intelligence de cette matière, et de laquelle un ami lui fit, heureusement pour lui, retrancher une petite dissertation qui l’aurait couvert de ridicule, pour le sens-étrange qu’il avait donné À ces mots latins, De testudine quadrabili de Viviani (voy. Bossut, Essai sur l’histoire des mathem., 1802, t. 2, p. 60).
  2. L’ouvrage de M. Bory de St-Vincent est défiguré par des fautes d’impression assez nombreuses. L’historien des Canaries y est nommé Naturex, et son histoire datée de 1776.