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Traité de la force et de la densité des corps, 1749; 3° l’Extrait de l’ouvrage de l’Hôpital sur les sec­tions coniques, 1754; 4° les Principes de la méca­nigue, 1756, in-8°, avec 26 planches. Palmquist avait commencé, peu de temps avant sa mort, une traduction suédoise du Spectacle de la nature de Pluche. Il fit insérer plusieurs mémoires dans le Recueil de l’académie des sciences de Stock­holm, dont il était membre.C—au.

PALMSCHŒLD (Elias), antiquaire suédois, fut employé dans le 17° et le 18° siècle à la chancel­lerie de Stockholm pour la partie des antiquités : il avait hérité de son père[1] un recueil de docu­ments, de lettres et de pièces de tout genre relatives à Christine de Suède. Il augmenta ce recueil avec une assiduité constante pendant une longue suite d’années, et il le communiquait à ceux qui voulaient y faire des recherches. À sa mort, en 1719, toute la collection fut achetée par le gouvernement pour la bibliothèque d’Upsal, où elle est conservée sous le nom de : Collectio Palmschœldiana. On en trouve une espèce de table dans l’Historia bibl. Upsaliensis d’Olaus Celsius.C—au.

PALNATOKE, chef de pirates danois du 10e siè­cle, au sujet duquel les historiens du Nord et les sagas islandaises différent beaucoup dans leurs récits, était, à ce qu’il paraît, d’une riche famille de Fionie, et il se livra, suivant les usages du temps, à des croisières dans la mer Baltique. Selon la Jomsvkinga-Saga, il s’appelait Palner, fils de Toke, et épousa Ingeborge, fille d’un comte ou ïarl de Gotland. Il eut des guerres à soutenir contre les petits rois danois, et devint un des pus forts pirates du Nord. Il fonda une espèce d’association ou de chevalerie piratesque dont le chef-lieu était le fort de Jomsbourg, et donna des lois aux membres de cet ordre. Ils étaient tous solidaires des injures faites à l’un d’eux et tenus de les venger. Palnatoke obligeait les Jomsbourgeois à se considérer comme frères ; le butin qu’ils faisaient se mettait en commun, et le produit en était partagé à portions égales. Les femmes ne pouvaient résider dans le fort. Cette association fit des prodiges de valeur et se soutint quelque temps. On croit que Jomsbourg était situé dans l’île poméranienne de Wollin, et que c’est la même que le Jullin, dont quelques historiens allemands parlent comme d’une place forte maritime. On ignore comment Palnatoke termina ses jours. Une tombelle dans l’île de Fionie a longtemps porté son nom, qui vit encore dans les traditions populaires : les paysans ra­content qu’il apparaît de temps en temps avec l’attirail d’un chasseur. Ces traditions ont fait penser à quelques savants que Palnatoke était revenu vers la fin de sa vie en Fionie ou qu’on y avait transporté ses ossements. Saxon le Gram­mairien ne fait pas mention de l’institution de Jomsbourg, mais il parle d’un habile archer nommé Tocco ou Toke, et lui attribue la fameuse aventure de la pomme qui a rendu célèbre le nom de Guillaume Tell, aventure que les sagas d’Islande donnent sous le nom de deux autres héros. L’ouvrage ancien qui contient le récit le plus détaillé de la vie de Palnatoke est la saga islandaise intitulée Jomsvikinga-Saga, dont il y a une copie manuscrite à la bibliothèque de Paris. Plusieurs auteurs danois se sont occupés de nos jours à éclaircir l’histoire de ce héros, surtout P.-E. Muller dans le tome 3 de la Bibliothèque des sagas, Copenhague, 1820. Vedel Simonsen a inséré dans le tome 2 des Annales archéologiques du Danemarck, Copenhague, 1813, une disser­tation sur la tombelle de Palnatoke; enfin le poëte Œhlenschlæger a fait de Palnatoke le héros d’une tragédie danoise.D—g.

PALOMARÈS (François-Xavier de Santiago), calligraphe espagnol du 18e siècle, vivait encore en 1787. Il s’est fait surtout une réputation par son habileté à imiter les écritures anciennes. Il fut employé par le P. Buriel, jésuite, à copier les manuscrits que ce savant était autorisé à tirer de la bibliothèque de Tolède pour les faire con­naître. Palomarès transcrivit sur vélin la liturgie mozarabe, en imitant parfaitement le caractère et la musique gothiques. La copie était même tellement semblable à l’original que l’on fut obligé de faire une marque au vieux manuscrit, de peur qu’on ne le confondit un jour avec l’imi­tation de Palomarès, laquelle doit se trouver à la bibliothèque de Madrid. Le manuscrit original, conservé à Tolède, consistait en onze volumes ; nous ignorons si Palomarès les a copiés tous : une lettre du P. Buriel, publiée par l’abbé de St-Léger dans le Journal des savants, janvier 1787, le donne à entendre. La Serna Santander ne parle que du volume contenant les messes depuis la huitaine avant Noël jusqu’à l’Epiphanie. Un charlatan ayant en 1758, dans le Journal de Madrid, porté un défi à tous les maîtres d’écri­ture pour l’imitation des lettres anciennes, Palo­marès se présenta dans la lice; mais son anta­goniste esquiva le combat. Cependant l’habile calligraphe, pour montrer au public qu’il n’avait pas trop présumé de ses forces, composa l’his­toire du défi dans un manuscrit magnifique inti­tulé Historia del ruidoso desafo sobre escribir letras orientales y antiguas de España, 1764, grand in-fol. Ce manuscrit, exécuté en présence de trois commissaires du roi, fut exposé pendant quelques jours au public; il se trouvait en der­nier lieu dans la bibliothèque de la Serna San­tander, qui en parle de la manière suivante dans le 4e volume de son catalogue : « Manuscrit original infiniment précieux, où l’on trouve un grand nombre d’extraits, contenant la forme ou la figure exactement copiée des caractères

  1. Eric Palmachœld, mort en 1686. Joseph Thun a donné (en latin) l’Idée d’un politique chrétien, dans la vie d’Eric Palm­schœld, 1709, in-4°, Voyez-en l’extrait dans le Journal des sa­vants, 1709, p. 606.