Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 33.djvu/608

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POI sanglante pour défendre le fils de son ami. Il le sauva et avec lui tous les autres, au nombre de plus de mille. « Sans le succès de mon zèle, a-t-il dit plus tard. ils auraient tous perl et moi vraisemblablement avec eux. » Lorsque Vaeadeinie iles Jeux lilorauv, dispersée depuis quinze ans. se fut réunie en 1806, Poitevin, à qui elle donna ses pouvoirs. lui fit recouvrer ses liires, ses reyislres. sa dotation et la salle de ses assemblées particuleùres. Il reuou.1 les anciennes eorresponilances. en forma il·· nouvelles. fit retalzlir les jetons et ne manqua jamais dans la solennité ile la distribution ttes prix ile faire un rapport sur ’ le eosicours pour nirr, Ãl’esler la tiilelite de l’académie à niainteziir dans ses jucenients les principes reliizieux et les lionnes iloelrines. dont le dépôt lui amat (te transmis de siècle en siècle. ilepuis l’epoqu·~ ile lit22. Poitevin mail entrepris il’e-rire l’lii-loire ile cette soeiete. Ayant rempli relie talelte. il elliittltl li la fin de ttt} ? Nl retraite, q· ;’il préparait depuis lonzleinps. et cm 0) a sa rleniissiosi li l’aead·’·niie. qui repoinlzt qu’elle ne voulait ren·~u’·er i i à le rexoir dans ses seanees. ni aux seriC1’< qu’il pouvait lui r. autre encore. llazs atiu ile ne lui iii, poser a’: enne ; ti’~ne. elle lui ilosiui un —ur ixarieier avec e··r~·iee. Dans le partaze iles l-ll !Cll¢’Z !< itu seerefarizst. il se charf ·· !ileller•I’ !’e~]10111l.tIIt’t’, qlllllt’IIlI’t’llIlî|’ot’ ~·¤lli et ¤ !··: à il re ::·lit sous les ans un comple evaet a el :..qu- rentra e. Ax ::.: t de quiater Toulouse. l’ ·ill i :· : un ! eliuii : i’· 13 tl1<’·lii«·it’l-ilellenoit xl’.’rl : gnau. iieque de Marseille. dont üUCUll historie ne p —rl1iil, quoiqu’il eût att.l«· !ie son 1.oni à t· llle’v’·=nils eveiieuil uts du lil’siècle et qu’il l’·’it ux- li — écrivaiiis qui s’§: uali-ri-nt cette aurore ile li r«·: iai<<anee des lettres. En publiant sa noti-e. l’··Ãt·· ’u erigçea à llenoit un monument dans l’e ;·§i-e (l•. IllgIIZIll-lll· ent. où ils marient été l-aplî· ~·~~ l’n : i et l’autreEii-inq centsa : i-il’inter-alle. Dans l··< notes qui aerompagnenl ret em rage. il parle ile~ mieurs patriarcales de son iillage, où. «lit-il’ tout le monde est roialiste sans aucune dissiilenec et a traverse la révolution sans i-oiiti·.ieter aucune souillure politique ou religieuse. Il s’occupa lieaueoup dans les dernières années de sa rie ile lenseiiznement mutuel. qu’il aiait introiltrlt dans plusieurs écoles primures catholiques ale Varronrlissement de Nlontpellier. Poitevin |hotl• rot en HUN. un a de lui : l" un granit uonilire il lfloyix ins·’~res dans la eolleelion des.len l·’lofatlï. entre autres veut ile Dflüillll et ile ltesse§tllt’l’I É".IIJmoi :·es pour serrir à l’hi :¢loire des Jmr Flormmr, ’Fonlouse. lrllîi. *2 vol. in-8°. Les rl«’·lra«·ti-urs ile Poitevin, tout en reeoiiiiaissaiit que rel ouvrage est |Zt’llCl’€llt’Illolll liien écrit. neeu-ent l’aut-nr ile Il’ilV’ll’point fait assez de reeliercln s pour le compléter. Zl• Beaucoup de rouplets et de poésies tugitits iuseres dans ditl’i’·r· ots recueils. Bt-o j. PolTll·1ll, Pu ; nin :—Loris’. écrivain religieux. naquit au llarre le 26 décembre 17·lî§. Sa haute

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nï PO ! 603 piété. son goût pour la théologie et son dévouemea pour la congrégation des eudistes le porteret t à embrasser l’état ecclésiastique. Des qu’il fut y retre ; le cardinal de la ltochefoueauld, archev tque de Rouen. le nomma supérieur du sexnin : ire de cette ville. Il faisait ses délires de l’I£n imm mime, et il aurait pu la répèter comme prix le mémoire. Dans les affaires contentieuses du d oeese, soit pour le dogme, soit pour la diseipti ne de l’ !—I ; rIise. rien ne se deeidait qu’il ne fût e insulté. Agnnt d abord npproure les in nom lionde la révolution. en 17110, il préta le ser•nen eonstitutiorniel, mais il erut bientôt devoir se ri traeler à se retirer au séminaire de 5t-F irmin à Paris, où il fut massacre le 3 septembre lîtlî. $t’> 0Il’îl§l’$, l’t’Ih]>llS tlt’$ plllâ llt’lll’’lFt’S appl rations de l’lieriture, sont : l° Arr’.: nu : rierg ·s rlnvih’¢·nm-s, in-8° ; Z".·11·i.1 aux //tlflm, in-N ; ce dernier a en trois éditions. — l’—·.o ri Atll’ ·lI’il ]’tIl¤ll•’ Z l".~lbn : g, ·¢’ Je y¢iogr-a]r/tic rl ile oran |)N|il’l’·, -I’lUIl’l ;XC, ltïtlil, in-iî ; iwlrillzrrr/liqrer prot gue rl ilainrormwie. in-R".

Z.


POITIERS (Pierre de), chancelier de l’église de Paris, ne doit être confondu ni avec un Pierre de Poitiers, moine de Cluny, au 1er siècle, secrétaire de Pierre le Vénérable, et auteur de poésies latines, de lettres et opuscules en prose, ni avec un Petrus Pictavinus, qui était au commencement du 13e siècle religieux de StVictor, à Paris, et qui avait comosé un pénitentiel. Celui qui est le sujet de cet article naquit à Poitiers ou en Poitou, sous le règne de Louis VI, et mourut à Paris, sous celui de Philippe-Auguste. Il donna pendant trente-huit ans des leçons de théologie dans les écoles parisiennes ; en 1169, il fut appelé à la chaire que Pierre Comestor avait remplie. Cinq livres de sentences, achevés par lui avant 1175, doivent être considérés comme un résumé de ses leçons. Ce théologien était devenu si fameux en 1180, que son nom figure avec ceux de Gilbert de la Porée, d’Abélard et de Pierre Lombard, dans l’ouvrage alors composé par Gautier de St-Victor (1) [1]et où ces quatre docteurs

  1. (1) GAUTHIER DE ST-VICTOR a été désigné comme abbé de la communauté de ce nom par Noël Alexandre, par Fabricius, par Massillon et les auteurs du Gallia christiana nova l’ont identifié avec Gautier, qui mourut en 1162, après avoir gouverné quelques temps cette abbaye. Mais Duboulay, Henry, Pogi, ne donnent à Gautier que la qualité de prieur, ce qui est beaucoup plus exact. Il n’avait même rempli jusqu’en 1173 que la fonction de simple prieur. Pour ne pas le confondre avec un abbé mort en 1162, il suffisait d’observer qu’il parle dans ses livres du concile de Latran, tenu en 1179. Comme il dit que ce concile vient d’être clôturé depuis peu de temps, nuper, on ne peut guère retarder au-delà de 1180 ou 1181, l’époque où il écrivit. Venu d’ailleurs, tout ce qu’on sait de sa vie, et la date de sa mort est ignorée. Il pourrait être l’auteur d’une lettre à Ste-Hildegarde, publiée par dom Martène, et d’un dialogue, resté manuscrit, sur les opinions de Hugues de St-Victor. Mais son principal ouvrage est ce qu’il a composé contre les quatre labyrinthes : Abélard, Gilbert, PierreLombard et Pierre de Poitiers. Ce traité théologique est aussi demeuré manuscrit, et n’est connu que par les longs extraits que Deboulay en a imprimés dans le tome 2 de son Histoire de l’université de Paris. L’ouvrage de Gautier est divisé en quatre chapitres, dont le premier est employé surtout à relater la proposition de Gilbert, que Jésus Christ en tant qu’homme n’est point quelque chose. Abélard est particulièrement attaqué dans le deuxième. Pierre Lombar et Pierre de Poitiers sont réfutés dans le troisième ; et le quatrième contient des invectives contre les philosophes, contre les dialecticiens, contre Aristote, contre les hérétiques, au nombre desquels est rangé St-Jean Damascène. En général, ce traité ne donne pas une très-haute idée de la science du prieur de St-Victor, ni de sa modération, ni de son équité ; car, ainsi que l’a remarqué Noël Alexandre, il impute fort injustement à l’infortuné Abélard l’hérésie de Bérenger sur l’Eucharistie. On aurait aussi beaucoup de peine à retrouver dans les livres du maître des sentences les erreurs qui lui sont ici attribuées ; et ce qu’on voit le mieux dans l’ouvrage de Gautier, c’est que les haines théologiques de ces temps-là étaient alimentées par des controverses bien obscures et bien fastidieuses. D-w-u.