Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 33.djvu/85

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00, PHI tées immédiatement. Le traité venait d’être signé lorsque le roi d’Angleterre (Edouard 1er) arriva avec sa femme, son frère, ses barons et une armée. Il désapprouva hautement la paix, s’enferma dans sa tente, refusa de prendre part aux délibérations, et même au partage de l’argent des mahométans : il demandait, il exigeait la guerre ; mais le roi de Sicile ne voulait que de l'argent, et il en avait obtenu. D’ailleurs, le traité avait pour lui la sainteté des serments, la durée de la contagion et les lettres des régents de Philippe qui pressaient son retour. Le roi de France embarqua les os de St-Louis, ceux de son frère et ceux d’autres illustres croisés, tandis qu'Édouard allait seul entreprendre au milieu de nouveaux revers la guerre pour la délivrance des saints lieux (voy. Edouard). Les vaisseaux de Charles et de Philippe mirent à la voile, et, après quarante-huit heures de navigation, entrèrent le 22 novembre à Trapani en Sicile. Une horrible tempète qui dura trois jours en fit périr un grand nombre qui était resté dans la rade. Quatre mille personnes de toute condition moururent dans les flots, et mille, ayant gagné la terre, succombèrent aux fatigues de cette funeste journée. Ce fatal événement n’empêcha pas les rois de France, de Sicile et de Navarre de s'engager, avec tous les comtes et barons, à partir dans trois ans pour une autre croisade ; et chacun jura de ne s’en point dispenser sans un sujet légitime, dont le roi de France serait juge suprême. De toutes les croisades, celle-ci avait été la plus malheureuse : il y périt 30,000 hommes, et Philippe ne revint en France qu’avec des cercueils. Il arriva à Paris le 21 mai 1271, et fit faire de magnifiques obsèques aux illustres morts dont il rapportait les cendres. On les mit en dépôt à Notre-Dame. d’où on les transporta processionnellement à St-Denis. Le roi aida à porter sur ses épaules le cercueil de son père jusqu’à l’abbaye. On voyait encore il y a trente ans au faubourg St-Laurent et sur le chemin de St-Denis des monuments de pierre qui avaient été élevés par ordre de Philippe aux sept endroits de la route où il s’était reposé en portant ce pieux fardeau. Un incident singulier troubla cette auguste cérémonie. Le cortège funèbre trouva les portes de l’église fermées par ordre de l’abbé Matthieu de Vendôme, qui, pour le maintien des privilèges et de l’exemption de l'abbaye, refusait d’y laisser entrer en habits pontificaux l’archevêque de Sens et l'évêque de Paris. Il fallut que ces deux prélats allassent les quitter au de la des limites de la seigneurie abbatiale, et le roi fut contraint d’attendre hors de l’église leur retour. les tombes royales reçurent, avec les corps de St-Louis, de la reine Isabelle et du comte de Nevers, celui d’Alphonse, comte d’Eu, fils de Jean de Brienne, empereur de Constantinople et roi de Jérusalem. Cette cérémonie funèbre fut suivie d’une autre où la joie publique devait éclater.

PII. Philippe fut sacré a ltpi¤s’|s ltlaoltt, La lande- ’ main il partit pour visiter les frontières du nord, et fut reçu dans Arras par le comte de Flandre. Il voulut ensuite connattœ l’état du Poitou et du comté de Toulouse, qpi, après la mort d’al·· phonse, revenaient a couronne. Il s’avançalt du côté de Poitiers, lorsqu’il apprit que Roger-Beruard, comte-de Foix, avait emporté d’asssut le château de Sompuy, où flottait la hannlara royale. Cité a comparaître devant Philippe, Iloger sy refusa ; et, comptant sur le nombrede ses vassaux et de ses forteresses, il résolut de soutenir sa rébellion les armes à la main. Philippe convoqua le ban et l’arrière-ban ; le rondevvous etait lixé à Tours. Le duc de Bourgogne, les comtes deBretagne, de Blois, del-’landre, dellouloe gne, etc., y arrivèrent suivis d’un grand nombre de chevaliers, et l’armée se dirigea vers les Pyrenées. Philippe IIt son entrée dans Toulouse. Il reçut à Pamiers la visite du roi d’Aragon, son beau-père ; entra sur les terres du comte révolté, et arriva enfin devant le château de Foix. Cette forteresse, batle sur une montagne inaccessible, était réputée imprenable. Le qimte s’y était renfermé avec ses meilleures troupes et un grand nombre de machines de guerre. Philippe IIt serment de ne (éloigner qu’après avoir soumis la place ; et tandis que les assiégés le déliaient avec jactance, il lit couper le pied de la montagne, et ouvrir dans les rochers un chemin praticable. Roger, étonné, vit bientôt sa perte inévitable. Il demanda a capituler ; mais Philippe eaigea qu’il se rendit à discrétion et qu’il livrat toutes ses forteresses. la comte vint se jeter aux pieds du roi ; il implora sa clémence : Philippe le lit charger de chaînes et conduire à Carcassonne, où on l’enter ms dans une tour. Roger était en prison depuis un au lorsque. cédant aux prières du roi d’aragon, Philippe le lit venir à Paris, l’arvna chevalier, et le renvoya dans ses domaines. Cet exemple de vigueur et de sévérité ne fut pas perdu, et la révolte du comte de l·’oix lut, selon Nangis, la seule qu’ou vit sous’ce règne. Édouard Ier, roi dlngteterre, ayant succédé à llenri III (I 27a), s’empressa de venira Paris comme vassal de Philippe pour les domaines qu’il possédait en France, et rendit hommage à son suzerain. Bientôt le vicomte de Béarn ayant refusé de se reconnaître vassal d’Édouard, duc d’Aqultaine, fut poursuivi par ce prince, et se un d’interjeter appel à la cour de Philippe, qui convequa son parlement. Édouard y fut cité ; épreuve humiliante pour un souverain. Il complrut, malgré sa répugnanee, at se soumit à son juge, qui prononîaensafavepr. Phihg>eassista lameine année’u concile général Lyon (ny. Gatcorsa X). Leaürecs alüurèrent le sclslsme ; et la primauté du pape fut reconnue par les patriarches et les ambassadeurs de lichel Paléologue. ltais cette réisnicn dss deux Églisesnelutmgprable ; etIèsqueCharl§ d[Aii§¤u, roi de •ut 1., i.:}¤s-.·. ·· ·". · -.-·.·.. · · ’L ,1g