Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 35.djvu/618

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contrefaçons ou réimpressions faites à l’étranger, l’ouvrage eut un tel débit que l’auteur en donna lui-même une nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée d’un grand nombre de traits satiriques, Genève, Ritter, 1693, 2 vol. in-4o. Après sa mort, le P. Fabre de l’Oratoire publia le Dictionnaire de Richelet, Amsterdam (Lyon), 1709, in-fol. Cette édition, augmentée des mots latins et de plusieurs articles, a servi de base à toutes celles qui ont suivi jusqu’en 1728. Cette année, Pierre Aubert, avocat à Lyon, en donna une nouvelle édition, en 3 volumes in-folio, précédée de la Bibliothèque des auteurs dont il est parlé dans le Dictionnaire, par Laur.-Jos. Leclerc (voy. ce nom). Cette biographie, qui contient quelques détails curieux, ne se retrouve pas dans les éditions suivantes, parmi lesquelles on distingue celle de Lyon, 1759 ou 1763, 3 vol. in-fol. Elle est due à l’abbé Goujet, qui fit paraître en même temps l’Abrégé de ce dictionnaire, in-8o. Le grand dictionnaire de Richelet est moins recherché maintenant que l’abrégé, dont il a paru plusieurs éditions à Lyon, en 2 volumes in-8o, refondues par Wailly. 4e Les plus belles lettres des meilleurs auteurs français, avec des notes, Lyon, 1687, in-12, souvent réimprimé ; l’édition de Paris, vol. in-12, est augmentée de particularités sur la vie des épistolaires français ; mais elles ne sont pas toujours exactes. Celle qu’a publiée Bruzen la Martinière, Amsterdam, 1737, vol. in-12, contient des Observations de l’éditeur sur l’art d’écrire les lettres. 5e Les Commencements de la langue française, ou Grammaire tirée de l’usage et des bons auteurs, Paris, 1694, in-12 ; 6e la Connaissance des genres français, tirée de l’usage, ibid., 1694, in-12. Dans le Catalogue de la bibliothèque de Paris, on attribue à Richelet l’Apothéose du Dictionnaire de l’Académie française, et son expulsion de la région céleste, la Haye, in-12 ; d’autres donnent cette critique à Furetière ; mais, dit M. Barbier, aucun d’eux ne m’a paru apporter des preuves positives à l’appui de son opinion (voy. le Dictionnaire des anonymes, 2e édition, n° 1131). Sur le témoignage de la Martinière, on a, pendant plus de quarante ans, attribué à Richelet la traduction du célèbre épisode de l’Ane d’or d’Apulée ; les Amours de Cupidon et de Psyché ; et la traduction de l’Epigrammatum delectus (voy. NICOLE) ; mais on a fini par reconnaître l’erreur de la Martinière, qui prétendait que Brugière était un pseudonyme de Richelet (voy. BRUGIÈRE). On assure que notre auteur avait composé plusieurs autres ouvrages : un Commentaire sur les Satires de Boileau et un Dictionnaire burlesque, que son confesseur l’obligea de brûler, dont bien prit, dit Goujet, à nos oreilles et à notre imagination ; mais le projet de Richelet a reçu son exécution quelques années plus tard (voy. LEROUX). Le portrait de ce grammairien, gravé plusieurs fois, fait partie du Recueil de Desrochers. Il faut consulter pour plus

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de détails les auteurs déjà cités, en corrigeant, au moyen des Mémoires de d’Artigny, les erreurs et les omissions de l’abbé Joly.

W—·s.

RICHELET (Charles-Joseph), libraire et littérateur ïrsnçals, naquit au tlsns en l80t. et dt ? buts, jeune encore, par quelques écrits qui attestèrent ses connaissances dans la littérature du moyen âge. S’étant lié avec nt. de Caumont, il devint secrétaire général de l’lnstltut des provinces et se prit d’enthousiasme pour les congrès scientifiques. Il renonça au’commerce de la librairie, assista au congrès d’Angers en ISL3, à celui·, de Nimes en =l8M et fit un voyage on Italie. Après la révolution de février, i écrivit plusieurs brochures afin de combattre les exagérations du partl avancé. Il s’était retiré à Lucsur-Her (Calvados) et une mort prématurée vint I’y frapper le l•• septembre 1850. Nous laisserons e côté l’Asmodée cenornane, journal qu’il entreprit à dix-huit ans et dont lavie fut courte ; nous ne Jsarlerons ni d’un vaudeville écrit en 1819, ni’llll Guide dans la ville du Mans (1830), nl de quelques notices biographiques ; mais, après avoir signalé une production plus importante ( Voyage pittoresque dans le département de la Sarthe, le lans, 1829, dont il rédige ale texte), ’ nous mentionnerons des excursions dans la-littérature du moyen âge fragment de tnplication alle orique du Cantique des cantiques, par un poëte du î3e siècle, 1826 ; — Do Baro mors et vis, ronte du 12e siècle, 183 ! ; —· Li Molinier de Nemort contedu H’siècle, 1832 ; — Li Nepe del poster, cnnte du l !• siècle, 1833. Ces opuscules sont ’ annoncés comme n’étant tirés qu a vingt-neul exemplaires. Ce sont d’allleurs de simples gestiches, et l’auteur de ces innocentes superc eries littéraires en promettait d’auts-es qui sont demeurées inédites. Il s’est caché sous Fanagramme assez compliqué de Jera llopesecls Tarlileelo ; mais on lui a reproché avec raison d’ayoir ailecté un style baroque, systématiquement barbare et presque inintelligible (eoir un article de M. Raynouard, journal des savants. janvier 1833). Nous croyons qu’il faut ranger également dans la classe des supçosîllons la Bataille des Pont-Vallairs et prise de aaz, extrait du Roman de messire Bertrand du Glairquin, chronique du la’siècle, le lans, t830, opuscule tiré à quinze exemplaires. Richelet se plut à faire réimprimer à vingt-sept exemplaires un petit poème qui existe ir la bibliothèque de la ville du lans et qui, à ce qu’il parait, tfexlsle que là : œuwe excellente et a rlacun deairant soy de peste preeerver trie-utile, par G. Btt-· nel. Ce livre avait été imprimé en 1513, et il se trouva des critiques qui crurent qu’il s’agissait encore d’une production apocryphe ; mais cette fois on avait tort, et le bibliophile manceau s’était contenté du rôle d’éditeur. Z.

RICHELIEU (Armand-Jean du Plessis, cardinal, duc de), fils de François du Plessis, seigneur de Richelieu (voy. Plessis), et de Susanne de la