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recherches et de travaux importants. Retiré dans sa maison de campagne à Pantin, il fut assez heureux pour s’y faire oublier. Il continua de s’occuper d’expériences et d’essais agricoles ; et il se proposait d’en publier les résultats quand il mourut, le 1er octobre 1808, à la suite d’une opération douloureuse nécessitée par la crainte de la pierre. St-Genis était membre de la société d’agriculture du département de la Seine ; et l’on trouve son éloge par M. Silvestre dans le tome 12 des Mémoires de cette société. Une Notice sur la vie et les travaux de St-Genis, publiée en 1808 par M***, a été reproduite avec des notes de Barbier dans les Annales encyclopédiques, 1817, t. 3, p. 59-85. Cet estimable magistrat est auteur d’un écrit intitulé Défense des droit : du roi contre les prétentions du clergé de France sur cette question : Les ecclésiastiques doivent-ils à Sa Majesté les foi et hommages, l'aveu et dénombrement, ou des déclarations du temporel, pour les biens qu'ils possèdent dans le royaume ? 1785, in-fol. de 124 pages ou in-4o de 206 pages. On trouve de lui plusieurs bons mémoires dans les Annales de l'agriculture française, par M. Tessier.


SAINT-GEORGE (Le chevalier De), né à la Guadeloupe le 25 décembre 1745, vint de bonne heure en France et s’y fit bientôt remarquer par des qualités physiques peu ordinaires et par son aptitude pour les exercices corporels. Son père, qui n’avait négligé aucune dépense pour le bien élever, le fit entrer dans les mousquetaires ; il devint ensuite écuyer de madame de Montesson, l’épouse secrète de l’avant-dernier duc d’Orléans, puis capitaine des gardes du duc de Chartres. Il ne tarda pas à devenir l’ami intime de ce jeune prince, qui corrompait ses confidents plutôt qu’il n’était corrompu par eux. Aussi, lorsque la révolution commença, St-George dut-il à cette dangereuse intimité le triste honneur de jouer un rôle fort actif dans les manœuvres politiques dont le foyer était au Palais-Royal. Avant de se livrer à ces intrigues, St-George s’était fait connaître au théâtre par un talent particulier pour la composition. Il avait composé la partition de plusieurs opéras-comiques. Le premier fut Ernestine, paroles de Laclos, représentée au mois de juin 1777, mais qui ne survécut pas à la première représentation ; il en fut de même de la Chasse, dont St-George composa aussi la partition. Au mois d’août 1787, il donna encore avec Desmaillot, auteur des paroles, la Fille garçon, comédie mêlée d’ariettes, qui eut un peu plus de succès. La musique parut néanmoins dépourvue d’invention. Les concertos composés par St-George et surtout le menuet qui porte son nom eurent plus de succès que ses œuvres dramatiques et obtinrent pendant longtemps une très-grande vogue.Quelques années auparavant (1776), lorsqu’il fut question de confier à une régie l’académie royale de musique, qui était sous la surveillance de la ville de Paris, le chevalier de St-George était à la tête d’une compagnie de capitalistes qui se présentèrent pour régir ce théâtre ; mais mesdemoiselles Arnould, Guimard, Rosalie et autres actrices, adressèrent un placet à la reine, pour représenter à Sa Majesté que leur honneur et leurs privilèges ne leur permettaient pas d’être soumises à la direction d’un mulâtre. Les propositions de St-George ne furent pas accueillies. Il ne serait pas impossible qu’une pareille disgrâce eût rendu celui qui en était l’objet plus accessible aux opinions révolutionnaires, qui au reste devinrent celles de presque tous les hommes de couleur. Le duc d’Orléans ne se contenta pas de l’employer dans les intrigues du Palais-Royal ; par ses ordres secrets, St-George se rendit au mois de juin 1791 à Tournay, sous prétexte d’y donner un concert aux amateurs, mais, en effet, pour tenter de rattacher à la cause d’Orléans quelques-uns des émigrés qui se trouvaient alors dans cette ville. St-George ne recueillit que de la confusion de ce voyage ; les émigrés lui témoignèrent un mépris général : ils refusèrent de l’admettre à leur table d’hôte, et le commandant de la place lui enjoignit de ne pas se montrer en public. St-George eut le bon esprit de ne témoigner aucune humeur pour ces procédés, et il s’empressa de rentrer en France. On le vit, en 1792, lever un corps de chasseurs à cheval, dont il fut le colonel et qu’íl conduisit à l’armée du Nord, lors de l’invasion des Prussiens en France. Il montra beaucoup d’enthousiasme et de valeur devant l’ennemi, et, à la défection de Dumouriez, St-George, qui servait sous ses ordres, se mit au nombre de ses dénonciateurs. Il revint ensuite à Paris et y fut arrêté comme suspect. La journée du 9 thermidor (27 juillet 1794) le rendit à la liberté. St-George ressentit alors les atteintes d’une maladie de vessie qui le conduisit au tombeau le 12 juin 1799, à l’âge de 54 ans. On a regretté que St-George n’eût pas donné une direction plus solide aux talents qu’il avait reçus de la nature. Toutefois, il était désintéressé et bienfaisant ; il s’imposait des privations pour soulager les malheureux, et plusieurs vieillards indigents furent ses pensionnaires, tant que ses facultés le lui permirent. On peut consulter sur St-George la correspondance de Grimm, années 1776, 1777, 1778, et la Notice historique sur St-George, qui se trouve en tête du Traité de l’art du armes, par la Boëssière le fils. M. Roger de Beauvoir a fait du chevalier de St-George le héros d’un roman qui a eu quelque succès.


SAINT-GEORGE (David de). Voyez David.


SAINT-GEORGES (Jacques-Faançois Grout, chevalier de) naquit à St-Malo le 27 septembre 1704. Vers l’an 1455, si l’on devait en croire quelques traditions suspectes, le Hollandais de Groot, grand-oncle du célèbre Grotius, banni de son pays à la suite d’une rébellion contre le