Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 4.djvu/347

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M2 BIL venaient pas de leur surprise en l’entendant exécuter avec tant de supériorité par mistriss Billington. Tous les rôles dans lesquels parut depuis ce temps la célèbre Anglaise ou soutinrent ou augmentèrent sa réputation. Jamais elle ne donna prise par le moindre affaiblissements la jalousie, à la malignité qui eussent voulu la trouver, au moins parfois, au-dessous d’elle-même. Quinze ans de suite, elle jouit au plus haut degré de la faveur du public. Telle était l’admiration universelle pour son talent, que, par une exception unique jusque-là, deux théâtres en même temps l’engagèrent, Drury-Lane et Covent-Garden. Il ne se donnait point sans elle de concert dans le monde fashionable. Aussi, en deux saisons moissonna-t-elle plus que tous les hommes de génie du siècle d’or de la littérature anglaise. Dès 1801 et 1802, son double engagement lui valut 10,000 livres sterling (250,000 francs) ; et toutes les autres années lui furent aussi profitables, sans compter les gratifications, bénéfices, etc. instruite par l’expérience, dans cette troisième période de sa vie où elle créait pour la troisième fois sa fortune, elle mit de l’économie dans ses dépenses, et chaque année plaça des sommes considérables. On a calculé que sa fortune en 1816 montait à 65,000 livres sterling (1,625,000 francs). Ces soins prudents ne l’empêchaient pas de tenir splendidement sa maison. Sa charmante résidence dans le voisinage de flammersmith eût fait envie à une princesse ; et des princes en effet, des lords, des dames de la plus haute noblesse, des notabilités de tous les genres se faisaient honneur d’y étre admis : là brillaient dans l’architecture, les décors, l’ameublement, l’élégance italienne, l’opulence britannique ; là se donnaient rendez-vous tous les beaux-arts, mais c’est toujours la musique qui était le centre et l’àme de ces réunions. Les concerts gratuits de mistriss Billington avaient peut-être encore plus de vogue que ceux où elle paraissait en public au milieu des cercles payants et auxquels elle devait en partie sa haute existence ; mais il n’était pas aussi facile d’y être admis. Au reste, la vie que l’illustre cantatrice menait à la ville et à la villa était, il faut le dire, moins édifiante que brillante : parmi ses visiteurs plus d’un avait passé de l’admiration de sa voix a celle de ses charmes, sans trouver chez elle plus de sévérité que ses anciens adorateurs. Quoi qu’il en soit, en 1817, M. de Fclessent, que la guerre avec l’Angleterre n’avait sans doute pas seul empéché de franchir les distances qui le séparaient de ka femme, parut inopinément, dit-on, à Londres et fut reçu à bras ouverts. Il fut décidé que l’on prendrait à l’instant la route du continent ; l’argenterie, les joyaux furent emballés : on passe en France, on se dirige vers l’Adriatique. L’intention des deux époux était d’abord de rendre visite à leur maisonnette de Venise, pour eux si fertile en souvenirs, puis de se rendre à Rome, et enfin de se fixer à Naples. Mais la mort vint mettre un terme aux voyages de mistriss Billington : elle expira à St-Artier, près de Venise, le 25 août 1818, frappée d’apoplexie, comme son premier mari. Elle ne laissait point d’enfants, et M. de Felessent hérita de la plus Ã

BIL grande partie de ses biens. Un fils et une ûlle q¤°¤ll0 avait adoptés, à deux époques différentes de sa vie, avaient reçu par ses soins une excellente éducation. La dernière était près d’elle lorsqu’elle mourut. La sollicitude et les soins dont mistriss Billington entoura cette jeune personne prouvent qu’elle eût été une excellente mère. Elle se montra de même fille tendre et affectueuse. Son père, pauvre et infirme, trouva chez elle tous les avantages d’une vie tranquille et confortable. Ces qualités demandent grâce pour le reste. Il existe un beau, portrait de mistriss Billington en sainte Cécile, par sir Joshua Reynolds : il a été grave par Ward, qui a rendu avec une fidélité spirituelle toutes les beautés de l’original. Vu, . P.

BILLON (Fnançois nz), né à Paris, dans le 16e siècle, suivit à Rome le cardinal Jean du Bellay- r Langey en qualité de secrétaire. C’est dans cette ville qu’il compose le Fort inexpugnable de l’Iton· r neur du sexe féminin, ouvrage bizarrement construit, j suivant l’expression de Bayle, et qui n’en valut pas moins à l’auteur, si l’on s’en rapporte à quelques contemporains. Il le dédia aux princesses de France, et le fit imprimer à Paris en 1555, in-4o. Cette édition reparut en 1564, sous le titre suivant : la Défense et Forteresse invincible de l’honneur et vertu des dames. Henri Estienne attaque cet ouvrage dans son apologie pour Hérodote, comme renfermant des blasphèmes. Il est vrai que Billon y compare les prophètes, secrétaires de Dieu, dépendants de Jésus-Christ, son chancelier, aux secrétaires des rois de France établis sous la dépendance du chancelier. La Monnoie veut justifier Billon, en disant qu’il a péché plus par fatuité que par ignorance. Son ouvrage a eu le sort des mauvais livres, dit Bigoley de Juvigny ; il est devenu fort rare, et le deviendra de plus en plus, car il n’y ’a pas d’apparence qu’on s’avise jamais de le réimprimer : c’est donc à tort qu’on a dit récemment que l’ouvrage de Billon avait eu plusieurs éditions. Cet auteur vivait encore en 1566 ; mais on ne connait pas l’époque de sa mort. W—s.

BILLONET (Pmmrra), bénédictin, néa Rouen ep 1684, fit profession dans la congrégation de St-Maur le 5 février 1705, et mourut à Orléans en 1720, à 56 ans. On avait une si haute idée de sa capacité, qu’il fut choisi, à l’âge de vingt-huit ans, pour professer la langue hébraïque dans l’abbaye de St-Étienne de Caen. Nommé plus tard pour disposer la bibliothèque du monastère de Bonne-·Nouvelle d’Orléans. qui venait d’être rendue publique, sa trop grande ardeur pour l’étude lui coûta la vie. Il a fait, de concert avec Fr. Méry, le catalogue intitulé : Bibliotheca Prustelliana (ou catalogue de la bibliothèque de M. Guillaume Prousteau, président et doyen de l’académie d’Orléans), Orléans, 1721, in-8o*. D-n-n.

BILLOT (Jam), prêtre, né à Dole en 1709, mort en 1767 à Macherons, diocèse de Besançon, s’est fait quelque réputation comme prédicateur. Ses Prénes réduits en pratique pour les dimanches et les fêtes principales de Vannes ont été imprimés plusieurs fois. L’édition la plus Qcomplète est celle de Lyon, 1785, 5 vol.’in-12. Ils ont été traduits en allemand, Augsbourg, 1774, 4 vol. in·~8°. W-si )