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à Aix ; cinq autres furent érigés dans différentes villes. Plusieurs établissements de religion et de charité lui durent une existence nouvelle. La maladie le surprit au milieu de ses occupations pastorales, et, après avoir éprouvé de longues souffrances, il mourut le 22 août 1810.  D. N—l.

CHAMPION ne Ninon (CHARLES-FRANQOIS), né à Rennes, le 1°’février 1721, entra dans la compagnie de Jésus, et fut profès des quatre vœux, qu’il prononça le 2 février 1757. Il résidait au collège de la Flèche, où il professait la théologie, lors de la dissolution de la société, et, quand elle fut éteinte, il se retira à Orléans. Il y exerçait le ministère dans la paroisse de St-Vincent, se livrant à la prédication et en même temps à des travaux littéraires. A l’époque de la révolution, il refusa le serment, mais il ne quitta point la France, et fut recueilli par des personnes pieuses, chez lesquelles il mou-Put vers 1791. On dit que ses hôtes, craignant de se compromettre, dans un temps où c’était un crime de donner Fhospitalité à un prêtre, n’osèrent faire à la municipalité la déclaration de sa mort, et qu’ils exposèrent son corps la nuit dans la rue. On connait du P. Champion de N ilun : 1° Critique posthume d’un ouvrage de Voltaire (les Commentaires sur Corneille), Londres, 1772, in-8° de 27 p. ; 2° Manuel de morale, Paris, 1771, in-12 ; 5° Ré/leaxions impartiales sur les observations critiques de M. Clément, adressées ti lui-même, Orléans et Paris, 1772, in-12 ; 4° Morceaux choisis des prophètes mis en hançais, Paris, 1777, 2 vol. in-12 ; excellent ouvrage réimprimé en 1828 avec une notice sur l’auteur ; 5° les Amusement : lyriques d’un amateur, 1778, in-8° de 72 p. ; 6° Catéchisme pratique, Paris, 1785, in-12, fort estimé ; 7°* Nouvelles Histoires et Paraboles (pour servir de suite à celles du P. Bonaventure Giraudeau), Paris, 1786, in-12 ; réimpr., Lyon, 1820, in-12 ; Paris, 1825, in-18, fig. ; 8° enfin plusieurs petites pièces jouées sur le théâtre du collège Louis-le-Grand, telles que Diogène, opéra, dont il tit aussi la musique ; l’Homme de verre, etc. — François Culmrtou DE Potvrsntnn, frère du précédent, né à Rennes, le 2l octobre 1751, entra aussi dans la compagnie de Jésus, où il fut également profes des quatre vœux, qu’il prononça le 19 septembre 1752. Il était, ainsi que son frère, dans cette catégorie de la société appelée les écoliers approuvés, et il résidait au collège de Paris. Inquiété lors de la persécution suscitée aux jésuites, il se retira pendant quelque temps à Orléans, ainsi que l’abbé de Nilon. Il retourna ensuite dans sa patrie, où il passa le reste de sa vie dans des exercices de piété, et occupé de travaux littéraires. Il mom-ut a Rennes, le 10 septembre 1812. On a de lui : 1° Variétés d’un philosophe provincial, par M. Ck… le jeune, Paris, 1769, in-12, ouvrage estimé. 2° Le Trésor du chrétien, ou Principes et sentiments propres d renouveler et conserver le christianisme dans les âmes, Paris, f778, 2 vol. in-12 ; nouvelle édit., 1828, 5 vol. in-12. Cet excellent livre de piété était dédié à madame Louise de France. 5° La Retraite d’après les exercices de St. Ignace, in-12. 1° Le Théologien

CHA’ philosophe, 1786, 2 vol. in-8°. 5° Traité du saint nom de Jésus, Orléans, 1787, in-12. 6° Nouvelles Paraboles fondées sur des fictions, 2 vol. in-12. 7° Nouvelles Lectures de piété convenables à tous les états, Rennes, 1804, 4 vol. in-12. L’édition est sur un papier commun ; mais c’est un ouvrage excellent. C’est une suite de traités sur les plus beaux sujets ; le style en est tout à la fois soigné et onctueux. À la fin du 4° volume est un Traité de la dévotion au saint nom de Jésus, vraisemblablement le même qu’il publia à Orléans en 1787. L’abbé Champion est encore auteur d’un petit livre sur les enfants de chœur et du Portekuille d’un jeune philosophe. (Voy. l’Ami de la religion, n° 1428, et les Notices sur les écrivains de la Bretagne, par M. Kerdanet, p. 400 et 462.) B-D- :.


CHAMPION nu Juns (Prensa-Féux), député par ce département à l’assemblée législative, était né vers 1740 à Charnoz, bailliage de St-Claude. Ses études terminées, il embrassa l’état ecclésiastique et fut pourvu de la cure de Vobles. À l’époque de la révolution, il en adopta les principes avec enthousiasme, fut nommé président du district d’Orgelet ; et, en cette qualité, écrivit à l’assemblée constituante une lettre par laquelle il adhérait à la vente des biens du clergé. Devenu membre de l’assemblée législative, il prit part à la discussion du cérémonial qu’il conviendrait d’observer lorsque le roi se rendrait au milieu des représentants de la nation : « Les fondateurs de la liberté, dit-il, ne sont pas des esclaves… C’est la nation qui est honorée dans la personne de son représentant héréditaire. » Il vota pour le maintien des mots sire et majesté ; mais, voyant les esprits s’échauffer, il finit par demander l’ajournement de la discussion à deux mois (6 octobre 1791). Le curé de Vohles garda le silence pendant le reste de la session ; mais il vota constamment avec les défenseurs de la monarchie. De retour dans son département, il se tint à l’écart pendant les années désastreuses qui suivirent la chute du trône. En l’an 5 (27 juin 1797), il fut nommé commissaire du directoire près de l’administration du Jura. Dans cette place, il rendit des services importants, particulièrement à ses anciens confrères, poursuivis encore à cette époque avec une extrême rigueur. Destitué par le directoire, au mois de juillet 1799, il fut rétabli dans ses fonctions quelques jours après le 18 brumaire ; et, à la création des conseils de préfecture, il fut nommé membre de celui du Jura. Champion mourut d’apoplexie à Lons-le-Saulnier, le 9 août 180-1, âgé d’environ 60 ans. — François— Xavier Cnxurton du Jura, frère cadet du précédent, avec lequel tous les biographes l’ont confondu, était avocat. Elu par son département au conseil des anciens en l’an 5 (1796), il s’y lit remarquer par son extrême modération-Dans la session suivante, il parla contre la loi sur les passe-ports, et vota pour le rejet d’une proposition du directoire, tendant à établir sur les bacs un droit au profit du fisc. Il défendit ensuite, comme rapporteur, le projet de loi sur les taxes accordées aux receveurs généraux ; mais tous 888 efforts