Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 8.djvu/7

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2 CHA contributions, et fit introduire d’utiles changements dans la perception des diverses branches du revenu public. Il tenta vainement de faire supprimer l’impôt sur le sel, comme un obstacle aux progrès de l’agriculture. C’est sur sa proposition que furent adoptés les projets de défrichement entre la Loire et la Gironde, dans un espace de plus de cent lieues. On lui dut en outre le plan du canal de navigation entre la Rochelle et Niort, qui serait déjà terminé si les circonstances avaient permis d’appliquer à son exécution des sommes suffisantes. Au 18 brumaire, il se prononça pour les modifications à opérer dans le système du gouvernement, devint membre de la commission intermédiaire et ensuite du tribunat. Il y combattit les idées de Benjamin Constant sur le droit de pétition, et d’ailleurs ne cessa de se montrer favorable aux projets qui lui paraissaient propres à maintenir une liberté légale. Elu président le 15 février 1800, il fit, quelques jou1·s après, une violente so1·tie contre le ministère anglais. Plus tard il seprononça contre le nouveau plan d’instruction publique, qu’il ne jugeait point en harmonie avec l’état actuel et les besoins de la société. Il appuya l’élévation de Bonaparte à l’empire. Lors de la suppression du tribunat, il fut nommé maître des comptes. Membre de la société d’agriculture de Paris, il prit la ses travaux une part très-active, et plusieurs fois il eut l’honneur de la présider. Il fut un des fondateurs de la société d’encouragement. Chassiron mourut à Paris, le15 avril 1825. Outre des rapports et des mémoires dans le recueil de la société d’agriculture, on a de lui : 1° Lettres sur l’agriculture du district de la Rochelle et de ses environs, 1796, in-12 ; 2° deux Lettres ans : cultivateurs français sur les moyens d’opérer un grand nombre de dessèchements par des procédés simples et peu dispendieuxœ, Paris, 1800, in-8° ; 5° Richard converti, ou Entretiens sur les objets les plus importants du s Code rural, ibid., 1801, in-8° ; ·1° Essais sur la législation et les règlements nécessaires aux cours d’eau et rivières non navigables et flottables, ainsi qu’au : c dessèchements d faire ou d conserver en France, ibid., 1818, in-8° de 56 p. ; 5° des articles importants dans le Nouveau Cours complet d’agriculture, parmi lesquels on remarque celui des dessèchements, qui forme un traité complet sur la matière ; 6° d’autres articles dans la nouvelle édition du Cours d’agriculture [de Rozier. On peut —consulter pour plus de détails l’éloge de Chassiron par M. Silvestre, dans les Mémoires de la société d’agriculture de 1826 (1). W—s.

CHASTE (ors), commandeur, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et gouverneur de Dieppe et d’Arques, fut choisi par Catherine de Médicis, en 1585, pour aller avec une compagnie de fautassions dans l’ile Tercère, y soutenir, contre Philippe Il, les intérêts d’Antoine, prieur de Crato, élu roi de Portugal par une partie du royaume. Chaste, jugeant que la France aurait tort de hasar(, t)Sontils, Ii.teharonle Ghasstrnnestûessts §tt•le•r•sa·· nées député de la Charente.

CHA Q der la vie de ses soldats pour défendre peut-être Ii inutilement les droits d’un prince étranger qui ne savait pas se battre, demanda à la reine la permission de s’embarquer sur un vaisseau particulier, pour aller d’abord reconnaître Tercère, et faire ensuite un rapport sur sa force et sur les moyens de conserver les Açores. On apporta tant de lenteurs au départ de Chaste, que l’on apprit le départ de la. flotte espagnole de Lisbonne. Chaste fit voile du Havre, le 17 mai, avec sa troupe, et arriva le 11 juin à Tercère, où il fut accueilli par le peuple et par les Français, envoyés un an auparavant ; bientôt les Espagnols arrivèrent et mirent à terre 6,000 hommes ; les Français, mal secondes par les Portugais, et contrariés par les manœuvres des jésuites, perdirent beaucoup de monde en s’opposant à l’attaque des Espagnols, et furent obligés de capituler. Ils quittèrent Tereère le 14 août, et, après une navigation pénible, abordèrent en Biscaye. Chaste, à son arrivée à Paris, remit un rapport circonstancié de. son expédition à la reine mère, qui lui témoigna sa satisfaction. Il forma en 1605, avec des négociants de llouen, une compagnie pour continuer les découvertes au Canada, et y former des établissements ; malgré son âge avancé, il se disposait à y aller, lorsqu’il fit connaissance de Champlain qui arrivait des Antilles, et lui proposa la direction de Parmement pour le Canada. Champlain, à son retour en France, en 1601, apprit la mort de Chaste, ce qui interrompit cette entreprise, mieux combinée que les précédentes. On trouve dans la 2’partie du 2° vol. du recueil de Thévenot : Voyage de la Tercère, par M. le commandeur de Chaste, etc. (Voy. Tnrîzvstvor.) Il n’y est question que des événements militaires ; on n’y trouve rien de relatifà la géographie. E—s.

CHASTEL (FIANQOlS·THollAS), né à Pierrœ fltte, dans le Barrois, le 30 janvier 1750, passa de bonne heure en Allemagne, et s’y livra spécialement à l’enseignement de la langue française. Ce fut dans ce but qu’il publia un grand nombre de traductions et d’écrits estimés. Nommé professeur de français à l’université de Giessen, il contribua par ses leçons, autant que par ses ouvrages, à répandre et à faciliter l’étude de cette langue en Allemagne. Cet estimable professeur mourut dans les premières années de ce siècle. Il a publié en français : 1° Petit Recueil de fables, contes et petits drames, avec une Table alphabétique des mots, termes et expressions contenus dans ce livre, et les remarques nécessaires sur la syntaxe et le génie de la langue, etc., Giessen, 1778, in-8° ; ibid., 1781, in-8° ; 2°* Traité méthodique de la bonne prononciation et de Vorthographe françaises, ibid., 1781, in-8° ; 5° Chansons de table d’après Claudius et le comte de Stollberg, et deux petites pièces de Bürger, mises en vers français avec l’original, ibid., 1785, in-8° ; 4° Introduction à la lecture des ouvrages en vers français, suivie d’utiles et d’agréables rapsodies recueillies sur le Parnasse français ; avec les éclaircissements nécessaires en allemand, ibid., } 788, 3 vol. in-8° ; en allemand, ibid., 5 vol. in-8° ;