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en 1658. — Henri Cornélis, son frère, sculpteur et peintre, voyagea en Italie et en Espagne. Il réussissait principalement dans les marines et les paysages.


CORNELIUS COSSUS. Voyez Cossus.


CORNELIUS (Cneus), ingénieur romain, contemporain de Vitruve, fut chargé par Auguste de la confection et de l’entretien des balistes, des catapultes et autres machines de guerre employées par les armées romaines. Marcus Aurélius, Publius Minidius, et Vitruve lui-même, lui étaient associés dans ce travail. — Sous le règne de Vespasien, un autre Cornelius (C. Pinus) se distingua dans la peinture, et peignit, de concert avec Attius Priscus, autre peintre renommé, le temple de l’Honneur et de la Vertu que ce prince faisait rétablir. On trouva que les tableaux d’Attius se rapprochaient de la manière des anciens maîtres. — Le nom d’un troisième Cornelius Saturninus), sculpteur, se lit dans Apulée, et ceux de deux architectes, appelés Publius Cornelius, étaient gravés sur une inscription rapportée par Gruter.


CORNELIUS NEPOS, historien latin, florissait sous César et auguste, et mourut pendant le règne de ce dernier. On ignore entièrement les détails de sa vie. Un passage de Pline le naturaliste nous apprend qu’il était né sur les bords du Pô : ce qui nous explique pourquoi Catulle lui donne le surnom d’Italicus, et Ausone celui de Gaulois, puisque le pays qu’arrose le Pô, renferme dans l’Italie, formait la Gaule Cisalpine. Cornelius Nepos fut l’ami intime de Catulle, qui lui a adressé une de ses plus jolies pièces de vers ; de Cicéron, qui admirait son talent ; de Pomponius Atticus, auquel il dédia un de ses ouvrages, et dont il a écrit la vie ou plutôt le panégyrique. Nous apprenons par les lettres de Cicéron que Cornelius Népos n’aimait pas les écrits moraux et purement philosophiques ; son génie le portait vers la science des faits et l’étude de l’histoire. Aucun des ouvrages qu’il avait composés dans ce genre n’est parvenu en entier jusqu’à nous ; voici la liste de ceux que des extraits ou des citations nous ont fait connaître : Vies des grands capitaines de l’antiquíté. Les érudits s’accordent aujourd’hui à attribuer à Cornelius Népos l’ouvrage que nous possédons sous ce titre ; mais tout concourt au contraire à nous le faire considérer comme l’abrégé fait par Æmilius Probus, de l’ouvrage plus considérable que Cornelius Népos avait composé. Tous les manuscrits de ces vies portent en tête le nom d’Æmilius Probus, et non celui de Cornelius Népos ; et douze vers de cet Æmilius Probus, dans lesquels ce grammairien, du siècle de Théodose, atteste que son père et son grand-père l’avaient aidé à transcrire l’ouvrage qui porte son nom, confirment l’intitulé des manuscrits. Les premiers éditeurs se sont conformés aux manuscrits, et c’est sous le nom d’Æmilius Probus qu’André d’Asola (beau-père d’Alde Manuce), Longueil et Lambin, ont publié ces vies. Ceux qui sont venus après ont cru sans doute relever l’importance de leurs travaux sur cet abrégé, en soutenant que c’était celui-là même que Cornelius avait composé ; mais la seule raison qu'ils en ont donnée est la pureté du style. Est-il donc si difficile de s’approprier les expressions et la manière de l’auteur que l’on abrège ? Et le plus grand nombre des abréviateurs ne sont-ils pas de simples copistes, qui transcrivent par parties les pages et les phrases de l’auteur qu’ils veulent réduire? D’ailleurs les commentateurs ont remarqué, quoique très-rarement, dans l’ouvrage d’Emilius Probus quelques mots qui n’appartiennent pas aux siècles classiques, des tournures peu élégantes, des temps de verbes mis les uns pour les autres, et surtout un emploi maladroit du pronom personnel qui produit l’amphibologie et l’obscurité, et trahit un écrivain peu exercé. Les personnages les plus connus et les faits les plus importants s’y trouvent quelquefois confondus, et il y a des erreurs grossières de chronologie. Quand on s’est convaincu de la vérité de ces observations, il devient imposable des reconnaître, dans ce maigre et fautif abrégé, l’un des plus savants et des plus élégants auteurs de l’antiquité, celui que Pline, Plutarque et plusieurs autres citent avec le plus grand respect sur les matières les plus graves, et auquel Cicéron donnait l’épithète d’ἃμϐροτες (immortel), celui que Pomponius Atticus voulait placer au premier rang comme écrivain, après Cicéron. St-Réal, qui ne jugeait Cornelius Nepos que d’après cet abrégé, disait que c’était un génie fort médiocre, sans se douter le moins du monde que le véritable auteur de l’ouvrage sur lequel il appuyait son jugement était un obscur grammairien du 4e siècle, les vies des grands capitaines que Cornelius Népos avait composées n’étant pas parvenues jusqu’à nous. L’abrégé qu’en a fait Æmilius Probus est cependant, malgré ses défauts, un morceau précieux. D’ailleurs il est clair, fort court, et très-propre, par conséquent, à être mis entre les mains de la jeunesse : c’est ce qui lui a valu l’honneur d’être si souvent réimprimé. Nous ne citerons ici que les principales éditions : Venise, Nicolas Jenson, 1171, in-4°, édition prínceps ; elle commence ainsi : Emílii Probí viri clarissimi de Vita excellentium liber incipit féliciter ; et à la fin on lit dans la souscription : Probi Æmilií de virorum excellentium Vita, etc. ; Leyde, 1673, in-8°, cum notis variorum, Paris, 1675. in-4°, avec l’interprétation latine et les notes de Nicolas Courtin, Londres, 1715, . in-12, publiée par Michel Maittaire ; Rouen, 1718, in-24, par les soins de Lallemand, et réimprimée plusieurs fois ; Padoue, Continu, 1720, 1721, 1727, 1751, in-8° ; Paris, David, 17-15, in-12, fig., revue par Et.-And. Philippe ; ibid., Barbou, 1767 ou 1784, in-12 ; Leyde, 1773, in-8°, avec toutes les notes, et de plus, celles d’Augustin van Staveren ; Deux-Ponts, 1782, 1788, in-8°, avec une vie de Cornelius Népos, par G.-J. Vossius, et des index ; Paris, Renouard, 1796, 2 vol. in-18 ; Parme, Bodoni, 1799, grand in-4° ; Leipsick, 1806, in-8°, avec des variantes, des notes et des préfaces par Fischer ; Milan, 1807, in-fol. ; Paris, 1820, port., édition revue par M. Jos.-Vict. Leclerc, et qui appartient à la Bibliothèque classique de Lemaire ; ibid., Lefèvre,1822, in-32, faisant partie de la jolie