Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/106

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Placé plus près du ciel, je devenois meilleur ;
L’espoir de la vengeance expiroit dans mon cœur ;
Et, portant mes pensers vers ces cités bruyantes,
Vers ces cités de sang et de débris fumantes,
Des vainqueurs, des vaincus je plaignois les fureurs ;
Et ce n’est pas sur moi que je versois des pleurs.
Quelquefois aux rayons de l’aube matinale,
Quand du char du soleil la pompe triomphale
Doroit d’un feu naissant les rochers d’alentour,
Je disois : " O soleil ! Astre éclatant du jour,
Roi des mondes semés dans ta vaste carrière,
Aux combats inhumains tu prêtes ta lumière !
Hélas ! Et la vertu que le crime poursuit,
Demande son salut aux ombres de la nuit.
De tes feux les plus purs la montagne étincelle ;
Les cieux brillent en paix de ta splendeur nouvelle ;
Les bois harmonieux t’annoncent aux vallons,
Et le désert sourit à tes premiers rayons.