Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/113

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Là naissent au hasard le muguet, la jonquille,
Et des roses de mai la brillante famille ;
Le riche bouton d’or, et l’odorant jasmin ;
Le lys tout éclatant des feux purs du matin ;
Le tournesol, géant de l’empire de Flore,
Et le tendre souci qu’un or pâle colore.
Souci simple et modeste, à la cour de Cypris,
En vain sur toi la rose obtient toujours le prix ;
Ta fleur moins célébrée a pour moi plus de charmes.
L’aurore te forma de ses plus douces larmes ;
Dédaignant des cités les jardins fastueux,
Tu te plais dans les champs ; ami des malheureux,
Tu portes dans les cœurs la douce rêverie ;
Ton éclat plaît toujours à la mélancolie ;
Et le sage indien, pleurant sur un cercueil,
De tes fraîches couleurs peint ses habits de deuil.
Dans les bois d’alentour, sous leurs vastes ombrages,
Je n’ai point vu des dieux les pompeuses images :