Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/122

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Et, tandis que les monts sur leur cîme embellie
Etalent les couleurs de Flore rajeunie,
Le soleil en vainqueur règne seul dans les cieux ;
Il ne laisse à la nuit qu’un empire douteux ;
Et son char, escorté par les heures brûlantes,
A franchi des Gémeaux les voûtes éclatantes.
L’épi sur les sillons mollement agité,
Jaunit, et prend l’éclat des beaux jours de l’été.
Au signal de Palès, la faux retentissante
Enlève aux prés fleuris leur parure riante ;
L’essaim vif et joyeux des enfans des hameaux,
Sur les pas des faucheurs traîne de longs rateaux ;
Et la grange reçoit sous sa voûte pressée
Des vallons odorans la dépouille entassée.
La verdure pâlit sur le front des ormeaux ;
Les nymphes des étangs brûlent dans leurs roseaux ;
Dans les champs embrâsés la bergère rêveuse,
Sent accroître l’ardeur de sa flamme amoureuse :