Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/130

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Tantôt elle s’élève en riches colonnades ;
Tantôt elle jaillit en brillantes cascades ;
Et tantôt c’est un fleuve, un torrent orageux,
Qui roule avec fracas son cristal sulphureux.
Mais à ce luxe vain, ô combien je préfère
Cette pompe du soir dont brille l’hémisphère ;
Ces nuages légers, l’un sur l’autre entassés,
Et sur l’aîle des vents mollement balancés !
L’imagination leur prête mille formes ;
Tantôt c’est un géant, qui de ses bras énormes
Couvre le vaste Olympe ; et tantôt c’est un dieu
Qui traverse l’éther sur un trône de feu.
Là, ce sont des forêts, dans le ciel suspendues,
Des palais rayonnans sous des voûtes de nues ;
Plus loin, mille guerriers se heurtant dans les airs,
De leurs glaives d’azur font jaillir les éclairs.
Que j’aime de Morven le barde solitaire !
Quand le brouillard du soir descend sur la bruyère,