Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/139

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avarice, un barême à la main,
Trafiquant sans pitié des pleurs du genre humain,
Et cherchant un peu d’or sur les débris du monde.
Alors, ô mes amis ! Dans ma douleur profonde,
Fuyant ce noir séjour, ces tableaux pleins d’horreurs,
Je tournerai vers vous des yeux mouillés de pleurs,
J’invoquerai des bois les ténébreux ombrages,
Et le calme profond de leurs antres sauvages.
Heureux, si près de vous, dans le repos des champs,
Je retrouve un asile ignoré des méchans,
Et si l’ormeau planté devant l’humble chaumière,
Prête encore à mon deuil son ombre hospitalière !
Mais, ô trop vain espoir ! Les chagrins dévorans
N’ont que trop secondé la rage des tyrans !
Je succombe, et je sens dans mon ame affoiblie
S’éteindre par degrés le flambeau de la vie.
Les dieux sont appaisés. Je mourrai sans regret.
La tombe est un asile, et la mort un bienfait.