Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le fidèle pasteur, chassé du sanctuaire,
A fui loin du hameau dont il étoit le père.
Sur la vertu l’enfer a versé tous ses maux,
Et Fénélon lui-même a trouvé des bourreaux.
Ce pasteur bienfaisant, aux fêtes solemnelles,
Vient visiter encor ces retraites fidèles ;
Il paroît, et le ciel à sa voixs’est ouvert.
Les plus grands souvenirs ont peuplé ce désert,
Et l’apôtre d’un dieu devient un dieu lui-même.
Sans se montrer armé du terrible anathême,
Il rend l’espoir au juste et la crainte au méchant ;
La victime pardonne, et le pauvre est content.
Sous un toit écarté, mystérieux asile,
Sur le tronc d’un vieux chêne, orné de l’évangile,
Il reçoit les sermens des époux du hameau ;
Au vieillard expirant il ouvre un ciel nouveau.
Le vieillard qui sourit à cette image auguste,
Présente aux coups du sort le front calme du juste ;