Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/87

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Brisant les monumens élevés à la gloire,
De vingt siècles fameux effacent la mémoire,
Tranquillement assis sur ces rochers déserts,
Leurs sommets surchargés des dépouilles des mers,
Leurs noirs granits, mêlés de couches végétales,
De l’antique univers m’ouvriront les annales.
Quelquefois arrêté dans le fond d’un vallon,
Abaissant mes regards jusqu’à l’humble buisson,
Des insectes divers les peuplades nombreuses,
M’offriront le tableau des cités orageuses ;
Là, sur un vil gazon l’insecte a sa fierté,
Ce peuple a son orgueil, ces rois leur majesté :
On y connoît la joie, on y verse des larmes,
La paix a ses bienfaits, la guerre a ses alarmes ;
Il est là des tyrans, des ministres cruels,
Et des solons d’un jour qu’on proclame immortels.
Tandis que des partis l’ambition superbe,
Usurpe un grain de sable, et dispute un brin d’herbe,