Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/90

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ses feux naissans éclairant les côteaux !
Ces tableaux du matin ont consolé mes maux ;
A l’aspect de ces feux dont la plaine étincelle,
La nature renaît, je renais avec elle ;
Le calme des vallons a passé dans mon cœur ;
Je me crois transporté dans un monde meilleur ;
Je me crois plus heureux, ô fortune trompeuse !
Je ne regrette point ta faveur dangereuse ;
Hors les biens toujours vrais que donne l’amitié :
Hélas ! J’ai tout perdu, mais j’ai tout oublié.
Heureux si célébrant ces vallons, ces prairies,
Et de leur doux aspect charmant mes rêveries,
Mes vers chers au malheur, et du temps respectés,
Valoient un seul des biens que ma muse a chantés !