Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mars a long-temps fait gronder son tonnerre ;
Deux printemps ont suffi pour consoler la terre.
Ainsi, de l’univers l’ordre toujours constant,
Des débris du chaos sans cesse renaissant,
Montre par-tout des dieux la sagesse suprême ;
C’est un cercle infini qui roule sur lui-même ;
Et de l’éternité rapprochant les instans,
Il entraîne avec lui les êtres et les temps.
La mort sème par-tout les germes de la vie ;
La fleur tombe, et renaît sur la terre embellie ;
Et l’enfant réveillé, dans un monde nouveau
Sur la tombe des morts voit placer son berceau.
Sous ces débris couverts d’une mousse légère,
Sous cet antique ormeau, dont l’abri solitaire
Répand sur l’horison un deuil religieux,
Reposent du hameau les rustiques ayeux.
Bravant les vains mépris de la foule insensée,
Jamais l’ambition ne troubla leur pensée.
Peut-être