Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/123

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je parcours le monument, comme pour y chercher les traces de la noble orpheline et les cheveux d’Oreste.

Avançons, vers Mycènes et arrêtons-nous d’abord à cette porte qu’on appelle la porte aux Lions. Tous les voyageurs, ont admiré ce bloc triangulaire représentant deux lions ou deux tigres en regard et appuyant leurs pieds de devant sur quelque chose de semblable à un autel votif ; ces deux lions ou ces deux tigres ne seraient-ils pas des symboles mythologiques de l’antique Mycènes ? N’ont-ils pu être, dans des temps reculés, l’objet de quelque culte religieux ? On ne saurait rien imaginer de plus grave et de plus vénérable que cette ruine.

Les débris de murs qui avoisinent cette porte sont des débris cyclopéens semblables à ceux que vous avez vus à Tyrinthe, il a fallu des mains de géans pour remuer ces quartiers de roc. Les vestiges du Propylée et de l’Acropolis, les chambres souterraines où étaient renfermés les trésors des rois, tous ces faibles restes de Mycènes se trouvent décrits dans différentes relations, et particulièrement dans les intéréssans Mémoires de M. Fauvel. Je n’ai rien à ajouter à tout ce qui a été dit par tant d’illustres savans. À défaut de monumens sur lesquels nous puissions arrêter nos regards ; il est une œuvre qui va repeupler pour nous ces tristes collines, veuves de leurs temples et de