Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/151

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tenu jusqu’à quatre cents galères, ne peut plus recevoir que des barques de pêcheurs. Au fond du port, à gauche, on aperçoit quelques masures où s’abrite une pauvre famille turque. Les douaniers, qui sont là comme les gardiens du désert, avaient pris la fuite à notre approche ; nous n’avons trouvé personne pour nous enseigner le chemin d’Athènes ; nous espérions trouver des chevaux ou tout au moins des ânes sur la rive ou dans le voisinage ; illusions, vaines, Il a fallu nous servir de nos jambes, et nous acheminer tristement à pied, pour arriver à la cité de Minerve qui est à deux lieues du Pirée.

La première terre de l’Attique que nous avons foulée est un sol rocailleux, et couvert de bruyères sèches. À peu de distance du Pirée, nous avons pu reconnaître les traces éparses de ces longues muraille dont l’enceinte enfermait les trois ports d’Athènes. Lorsqu’on s’éloigne de la mer, la campagne semble moins aride ; des terres cultivées, les grandes haies qui bordent la route, une végétation animée par la rosée de la nuit et le soleil du matin, nous faisaient oublier les ravages des dernières guerres. Nous sommes bientôt arrivés au grand bois d’oliviers, qui couvre une plaine de plusieurs lieues d’étendue. Honneur aux arbres de Minerve que le temps et les révolutions ont respectés, et qui sont encore aujourd’hui la richesse et l’ornement de l’Attique ! À leur aspect, la poésie des sou-