Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/154

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moitié de son dôme d’ardoises. Lorsque M. de Chateaubriand visita, en 1806, la ville de Périclès, chaque maison avait son jardin planté d’orangers et d’oliviers ; quelques habitations de particuliers ne manquaient ni de propreté ni d’élégance ; le peuple d’Athènes lui avait paru gai et content. Cependant les voyageurs gémissaient alors sur le sort de la cité de Minerve ; que diraient-ils aujourd’hui que l’enceinte de la ville ressemble à la vallée d’Ezechielt ? Comme au temps ou l’illustre auteur des Martyrs voyageait dans l’Attique, il n’y a plus de commérages autour de la maison de Socrate, et l’on ne fait plus de cancans du coté du jardin de Phocion. En voyant cette horrible solitude, je me demandais pourquoi nous avions rencontré des soldats à la porte de ta ville car la cité de Minerve n’a plus rien à défendre ni à garder.

Voilà donc cette Athènes qui inspirait tant de respect à l’orateur romain, et dont il disait : C’est de là que les lettres humaines, la philosophie, les lois, les sciences, les arts, nous sont venus. Il ne reste pas une rue, pas une voie tracée ; nous marchions à travers des débris dispersés, dans un sentier pratiqué au milieu des décombres ; obligés de franchir, à chaque pas des amas de pierres, des fragmens de murailles, des tronçons de colonnes étendus dans la poussière. Cette espèce de chemin nous a conduits chez le pacha de Négrepont. Dans un faubourg, ou lieu écarté, que je crois être l’an-