Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/192

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tion d’un long voyage pénible et long comme celui qu’il venait de faire, et parce qu’il avait remis sa cause aux mains d’un aussi grand seigneur que le roi de France, on te renvoyait absous. Le mégaskir d’Athènes ôta son chaperon et remercia le roi et la cour. « Puisque vous êtes venu ici de loin, lui dit alors le monarque, il n’est pas convenable que vous retourniez en Romanie sans avoir obtenu quelque grâce. » Le mégaskir se recueillit un moment et répondit « Je remercie votre, couronne et votre royauté de la bonne disposition que vous me montrez. La seigneurie d’Athènes, que je possède ayant été anciennement gouvernée par un duc, il me serait agréable, si cela vous plaisait, qu’on me donnât désormais le titre de duc. » Le roi accueillit sa demande, et le mégaskir fut élevé sur le trône ducal dans l’intérieur du palais. La chronique de Morée, d’où je tire ce fait, ne donne point de date à son récit ; il est probable, que le Mégaskir fit son voyage peu de temps avant l’avènement du duc d’Anjou au trône de Naples, et quelques années après la première Croisade de Louis IX.

Vous voyez qu’on venait alors des contrées d’Orient pour être jugé par le roi justicier. Vous ne serez pas fâché d’apprendre en même temps que la seigneurie d’Athènes fut érigée en duché par le roi de France, et que la réception du premier duc se fit dans le palais de la Sainte-Chapelle, Paris, lorsque le roi et la cour célébraient les fêtes de Pentecôte.