Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/198

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point combien de maux on avait épargnés à cette ville en la sauvant de la domination d’un pacha. Plusieurs autres cités, plusieurs îles de l’Archipel ont été données ainsi à des officiers du sérail, ou à des femmes du harem impérial, et tout le monde s’accorde à dire que les pays soumis à cette espèce d’autorité, ne sont pas ceux qui souffrent le plus de la domination des osmanlis.

Quoique l’Europe eût détourné ses regards des provinces de la Grèce occupées par les Turcs, on portait encore le titre de duc d’Athènes dans quelques familles. Une chapelle de l’église de Saint Denis renfermait un mausolée : où se lisaient ces mots funèbres : Ci-gît madame Jeanne d’Eu, jadis comtesse d’Étampes et duchesse d’Athènes, etc. Le titre de duc d’Athènes était devenu comme une prérogative héréditaire comme une distinction honorifique à laquelle ne se rattachait plus aucune idée de possession ; il en était de même de toutes les principautés d’Orient qu’on avait perdues, et c’est ainsi que nous avons pu voir parmi les souverains et les princes de notre Europe moderne des rois de Chypre et des rois de Jérusalem.

Les princes de l’Église avaient fait comme les princes de la terre ; depuis que le Coran avait envahi les provinces chrétiennes de l’Orient, Rome ne cessa point d’y nommer des évêques, qui prenaient le titre d’évêque in partibus infidelium. Elle ne cessa point d’y envoyer ses saintes milices, et