Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/252

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m’en ont parlé ; ce que j’en ai appris a éveillé ma curiosité et m’a donné l’envie de connaître les ouvrages de ce grand poète, que je ne connaissais qu’imparfaitement ; je viens de lire quelques-uns de ses beaux poèmes sous le ciel qui les a inspirés, en présence de ce soleil et de cette mer qui animaient le génie du chantre d’Harold. Lord Byron est devenu pour moi un compagnon de voyage dont les récits poétiques m’intéressent, et je puis le compter au nombre des connaissances que j’ai faites en Orient.

Je vous ai déjà parlé du Courrier de Smyrne ; je vois très-souvent M. Blaque, son principal, rédacteur ; il est depuis long-temps dans ce pays, et le connaît parfaitement. Dans les premières conversations que j’ai eues avec lui mes questions ont principalement porté sur les réformes de Mahmoud. M. Blaque croit aux bonnes intentions du sultan ; il est persuadé que la politique des puissances alliées, dans leurs rapports avec la Grèce, a beaucoup nui aux progrès de la réforme parmi les osmanlis. Ce qu’on a fait pour la révolution grecque a retardé ou paralysé la révolution ottomane. La politique des cabinets a tout-à-fait sacrifié la nation turque à la nation grecque, tandis qu’on pouvait les aider toutes les deux à sortir de l’esclavage et de la barbarie. M. Blaque pense que la réforme est d’autant plus facile en Turquie, qu’on peut la faire sans s’écarter trop de la législation ancienne. Il n’y a point