Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/36

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de Byzance, puis a celle de Jérusalem. Le 1er juin, dans l’après-midi, nos matelots ont crié : Terre ! c’était la terre classique de la civilisation et des arts, le pays du génie et de la gloire, c’était la Grèce. Dans la soirée, nous sommes arrivés en face de Navarin en voyant de près ces côtes jaunes et désertes, notre enthousiasme se mêlait d’une certaine tristesse, et la Grèce que nous avions devant nous semblait perdre une partie des charmes que lui donnaient nos souvenirs. Comme l’entrée de la rade est difficile et que nous avons été surpris par le calme, nous sommes restés toute la nuit à une assez grande distance de la côte. Enfin aujourd’hui, 2 juin nous avons pu nous approcher des rivages du Péloponnèse : le Loiret a profité d’une faible brise pour dépasser l’énorme rocher placé à l’entrée de la rade, et nous voilà mouillés dans un des plus beaux ports de l’Orient.