Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/375

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périr ; d’autres villes s’élever et disparaître à leur tour. Leurs débris ont été dispersés de tous côtés comme les ossemens d’un cimetière que les instrumens du mineur ont fouillé, ou qu’a profané la charrue. Si, à la résurrection universelle, les cités sortent comme les humains de la poussière de leurs tombeaux, quel sera l’embarras de toutes ces villes grecques et troyennes pour rassembler leurs propres ruines, et retrouver, je ne dis pas leur splendeur, mais seulement les pierres dont elles étàient construites.

Nous sommes restés fort long-temps sur la hauteur dont je viens de parler et que je soupçonne être le tombeau de Myrinne ou la colline de Battieia. Du haut de cette colline, on voit à l’occident les sources du Scamandre, au midi, l’Erinéos ou la colline des Figuiers sauvages qui s’étend de l’est à l’ouest ; au nord-ouest, le lieu où s’élevait le chêne cité par Homère, sur lequel les dieux de l’Olympe venaient se percher comme les oiseaux du ciel. À la place qu’occupait le chêne, on aperçoit encore un bouquet d’arbres, que des yeux prévenus pourraient prendre pour des rejetons de l’arbre sacré. Vers l’orient, nos regards se portaient sur un grand plateau qui domine le cours du Simoïs. C’est là qu’était placé l’Acropolis de l’antique Ilon.

Nous nous sommes dirigés dû coté de ce grand plateau. On entre d’abord dans une vallée profonde,