Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/437

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Au temps du siège de Troie, le lieu où nous sommes était entièrement couvert par les flots. Le territoire de Kounkaté a été formé par tes sables et les terres qu’emporte le Simoïs dans son cours. Les Grecs campaient a plus de deux milles du château bâti par les Turcs sur cette rive de l’Hëllespont. Nous avons soigneusement visité les environs de Kounkamé, pour reconnaître avec quelque, précision toutes les positions occupées par l’armée grecque. Voici ce que nous avons observé, et ce qu’il y a de plus probable dans les recherches et les assertions des voyageurs les plus instruits.

Nous sommes allés d’abord au village de Koun-Keui, qui signifie village de sable, comme Koun-Kalessi signifie château de sable. Non loin de là est un autre village dont je vous ai déjà parlé, et qu’on nomme Kalafat (lieu de radoub). C’est là qu’on radoubait tes navires. On ajoute que la partie de la plaine, située entre Kounkaté et l’Ayanteium, où se trouvait la station navale des Grecs, est encore désignée dans des actes et des contrats sous le nom de Boyadeh-déré (la vallée des barques). Il paraît donc évident que la mer s’est retirée à une assez grande distance de son ancien rivage. Je n’ai rien de mieux à faire ici que de vous citer Homère, qui, à travers ses formes épiques, est toujours le plus exact des historiens et des géographes. « Après le départ des Grecs, Neptune et Apollon résolurent de détruire jusqu’aux derniers