Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/448

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tombeau. Pourtant les fragmens d’antiquité trouvés dans le Tumulus avaient donné de grands scrupules à M. de Choiseul ; et, lorsqu’il publia ses dernières recherches sur la Troade, il ne vit plus dans le monument d’Achille que la sépulture du favori de Caracalla. J’avoue que je ne partage point les scrupules du noble voyageur, et je persiste dans l’opinion qu’il m’avait lui-même, donnée. La circonstance qui l’a fait changer d’avis, ne fait qu’ajouter à ma première conviction ; car s’il est vrai qu’on ait trouvé les restes de Festus, on ne peut douter que ces restes n’annoncent la présence du tombeau d’Achille. Caracalla qui voulait honorer la mémoire du héros grec et renouveler la cérémonie de ses funérailles, devait avoir choisi pour cela le lieu même où était son tombeau et sur lequel l’antiquité lui avait dressé des autels. Hérodien, que M. de Choiseul cite à l’appui de son opinion, ne parle point d’un nouveau tumulus qui aurait été élevé par Caracalla ; il dit seulement que cet empereur couvrit de fleurs et d’offrandes la tombe d’Achille, et qu’il fit brûler sur un bûcher les dépouilles de Festus. M. de Choiseul, obligé de chercher ailleurs le tombeau du fils de Thétis, ne me paraît pas heureux dans sa nouvelle découverte ; il place le monument d’Achille sur les bords du Simoïs, près d’un pont en ruines, et dans un lieu qui est aujourd’hui un cimetière turc. Il a cru reconnaître le tombeau qu’il cherchait à une petite