Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/467

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de vos avis, m’a-t-il dit, pour m’abstenir de ce qui peut me nuire ; les privations que vous m’ordonnez seraient pour moi une maladie de plus, une maladie plus fâcheuse que celle dont je vous demande la guérison ; je ne veux qu’une chose ; c’est un remède qui conserve ma santé, sans rien changer à ma manière de vivre, n’y aurait-il pas moyen en un mot de me bien porter, et de continuer à faire tout ce que j’ai fait jusqu’ici ? » Le cas était difficile et ma médecine se trouvait tout-à-fait en défaut ; je m’en suis tiré comme j’ai pu, et j’ai conseillé à mon malade d’aller prendre les eaux thermales d’Alexandria Troas. C’est un moyen auquel ont recours des médecins plus habiles que moi, lorsqu’ils veulent se débarrasser de leurs malades qu’ils ne peuvent guérir. Il me fallut aussi donner une consultation aux deux canonniers qui accompagnaient le capitaine ; je leur dis qu’il y avait dans la plaine de Troie une herbe qui pouvait les soulager, mais que je n’en savais pas le nom. « Allez dans la campagne, leur dis-je, et vous ramasserez toutes les plantes que vous trouverez. » Ils partent aussitôt et reviennent quelques heures après, chargés de toutes sortes d’herbes et d’arbustes. Ils étaient tout en tueurs, et paraissaient beaucoup mieux ; l’excessive transpiration avait produit un merveilleux effet, et j’ai reconnu avec joie que ma consultation n’a pas été sans fruit. Le capitaine a qui j’ai conseillé d’aller prendre les eaux, a été si