Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/59

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Je ne veux pas juger ici le gouvernement de Capo-Distrias ; mais ; au premier examen, il me semble que rien n’est plus déplacé qu’un impôt sur des objets qui manquent et dont on ne saurait trop encourager la reproduction ; pourquoi dans ce cas, n’aurait-on pas aussi imposé un tribut pour chaque olivier, pour chaque oranger qu’on a plantés sur les bords de l’Iparissus ? Un impôt dans un pays qui renait de ses cendres, est, sous quelques rapports, comme une prohibition indirecte ; il faut bien se garder de prohiber les choses dont le pays a besoin. Les habitans de cette côte sont connus sous le nom d’hommes aux yeux noirs ; ils se ressentent, dit-on, par leur caractère et la grossièreté de leurs mœurs, du voisinage des Maniotes. Calamata a été long-temps sous la domination des croisés champenois. Guillaume de Ville-Hardouin était né a Calamata, et s’appelait pour cela Calamatis. La chronique de Morée nous représente ce pays comme la plus belle seigneurie que les Francs eussent établie dans le Péloponèse.

Dans le tableau si varié que nous offrait la côte, deux spectacles imposans frappaient surtout nos regards le mont Itôme, et le mont Taygète. Au pied et sur le penchant du mont Itôme, on a trouvé les ruines de l’anciene Messène. Ce sont des pans de murailles, des fondations, les restes, d’un théâtre et de plusieurs temples, des colonnes, des chapiteaux, des bas-reliefs, des débris d’architec-