Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/88

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hâtait pas d’excès que ne se permît leur audace ; soit par des décrets injustes qu’ils faisaient rendre, soit en se procurant le pouvoir à force ouverte, ils étaient toujours prêts à satisfaire leur haine. Jamais ni l’un ni l’autre parti ne transigeait de bonne foi ; mais ceux qui parvenaient à leurs fins en cachant adroitement leur ruse et leur perfidie, avaient le plus de réputation. Les citoyens étaient victimes des factions ardentes, soit parce qu’ils ne combattaient point avec elles, soit parce qu’on enviait leur tranquillité. » Les principaux traits de ce tableau peuvent très-bien s’appliquer à l’état actuel de la Grèce ; les passions qui troublèrent autrefois ce pays sont encore là, mêlées à nos corruptions modernes, et tout cela ne manquera pas d’éclater, quand viendra le jour des grands crimes et des grandes discordes.

À la suite d’une révolution qui avait la guerre pour auxiliaire, les institutions militaires ne devaient pas être négligées ; on a fondé à Naupli une école pour former de jeunes officiers ; cette école est dirigée par un homme respectable, le général Trézel. Chaque jour, on exerce les soldats, qu’on appelle des tacticos, à la discipline française ; ceux que nous avons vus paraissent montrer beaucoup de zèle et de docilité ; mais les recrutemens se font difficilement et la jeunesse grecque ne paraît pas montrer beaucoup de goût pour la gloire dés armes. D’un autre côté, tous les braves venus des diffé-