Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/153

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qui allait s’offrir à nos regards. Je ne sais pas comment cela s’est fait, mais la fatigue du voyage, le silence qui régnait autour de nous, le calme plat qui a succédé à la tramontane, l’ont emporté à la fin sur ma volonté, et vers les cinq heures du matin, je me suis endormi. Lorsqu’on a remis à la voile, le bruit des flots et des rames, les cris des matelots et de nos compagnons ne m’ont point réveillé, et je n’ai vu ni les îles des Princes, ni les rives de Calcédoine et de Scutari, ni les sept tours, ni les murs et les cyprès du sérail. Mes yeux ne se sont ouverts que lorsque nous sommes arrivés devant la douane, et qu’on a demandé à visiter nos malles. Je remets à une autre lettre les détails sur notre arrivée à Péra, où nous avons trouvé un logement et le terme d’une course qui commençait à épuiser mes forces.