Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/192

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avoir apporté une infinité de modifications, d’altérations ou de changemens dans l’administration publique, dans l’exercice du pouvoir et même dans les coutumes du peuple. Le gouvernement Otto
man avec sa réforme qui a détruit ce qui existait 
et qui n’a rien mis encore à la place, est pour les voyageurs comme ces villes démolies dont on ne
 peut assigner le véritable emplacement, indiquer l’
étendue, expliquer la construction que par les
 débris et les ruines dispersés sur le sol.

Lorsqu’on examine la législation des Ottomans, 
et qu’on la suit jusques dans les temps modernes, on fait une remarque singulière ; c’est que ce peuple 
a pris la place d’un peuple civilisé sans rien changer
 à sa barbarie, et qu’il est venu, s’établir dans une 
grande cité avec ses lois faites pour des hordes belliqueuses et des tribus nomades. En remontant à des 
époques antérieures au règne actuel, nous voyons que cette grande capitale, si peu en harmonie par 
son étendue avec la législation des Turcs, embarrassa
 quelquefois ceux qui la gouvernaient ; alors les chefs de l’empire ne trouvaient pas d’autre remède au
 mal que d’éloigner de la ville une partie de la population, d’en interdire l’accès aux étrangers, et d’empêcher qu’elle ne s’aggrandit par des constructions nouvelles. Le gouvernement des Osmanlis, 
 par cette politique étrange, avouait en quelque 
sorte que ses lois du désert et son administration des camps étaient impuissantes a maintenir l’ordre