Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/197

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police, pour les étrangers ; elle se réduit à peu de chose. Quand on arrive, on est obligé de se présenter à la douane, mais la douane n’est point sévère, et ne vous chicane point pour vos effets ou vos marchandises. On ne demande le passeport qu’à ceux qui viennent par terre ; on met peu d’importance à ces sortes de formalités, et les rigueurs de la police ne résistent pas au plus petit bakchis. Vous voyez d’abord quelles facilités doit offrir ce pays aux gens qui ont intérêt à n’être pas reconnus, ou qui cherchent un asile contre la justice ; il n’est pas moins commode à ceux qui veulent se donner pour ce qu’ils ne sont pas. S’il vous prend fantaisie de jouer le rôle d’un grand, personnage, vous n’aurez pas grand peine à vous accréditer auprès des Osmanlis. D’habiles aventuriers ont quelquefois exploité ce laisser-aller des Musulmans ; il faut ajouter que, dans les circonstances présentes, il se mêle toujours à l’action de la police envers les étrangers quelque crainte de déplaire aux cabinets de l’Europe. En voici un exemple récent. Deux Grecs richement vêtus se donnant pour commissaires de Capo d’Istria, sè sont présentés dans beaucoup de maisons turques, et, sous prétexte de réclamer les prisonniers grecs faits dans les dernières guerres, ils ont enlevé des esclaves et rançonné des Musulmans. Leurs violences et leurs excès ont enfin éveillé l’attention de la police ; on les a fait arrêter ; des informations ont été prises, des notes diplo-