Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/245

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si l’ambassade française, dont on est venu implorer l’appui, n’eût aussitôt demandé sa mise en liberté. Ce n’est pas seulement la beauté du paysage où la salubrité de l’air qui attire sur cette rive les Grecs et les Arméniens ; ce qui leur sourit surtout, c’est la vue de ces pavillons francs qui flottent autour de leurs demeures comme pour les protéger ; l’ombre de ces bannières leur semble bien plus douce que l’ombre des bois, ils viennent s’y asseoir avec joie, et ce paisible abri leur fait parfois oublier la servitude.

Les habitans de Thérapia vivent pour la plupart dans l’aisance. Parmi les Grecs de ce rivage, plusieurs, dit-on, mettent leur bonheur ou leur orgueil dans des souvenirs généalogiques. On rencontre ici sous l’humble robe de raya, des Commènes et des Paléologues ; ils portent des kalpâks, et leurs pères ont porté des couronnes. Cette préoccupation d’une ancienne gloire et d’une domination qui n’est plus, est peu propre à guérir leur maux ou à les consoler de leur état présent. D’ailleurs, toutes ces généalogies sont fort douteuses, et les enfans de la Grèce feraient bien mieux de s’occuper de travaux Utiles que de caresser de vaines ombres qui ne peuvent rien pour eux. Avant la révolution des Hellènes, quand la Valachie et la Moldavie avaient pour les Grecs des emplois et des dignités, il pouvait être permis de produire alors certains titres de noblesse, quelque incertains qu’ils fussent, et les