Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jamais pour des chrétiens ; puis après le café et le chibouc, nous avons eu les confitures et le sorbet. Le pacha nous a fait plusieurs questions sur la France ; il nous a demandé entre autres choses quelle était dans nos provinces la dignité qui correspond au gouverneur d’un pachalik eh Turquie ; je lui ai répondu que l’administration de nos départemens ou pachaliks, se composait dé plusieurs fonctions, et autorités différentes, qu’il y avait un homme pour recevoir l’impôt, un autre pour faire exécuter les ordres de l’administration générale, un troisième, pour commander les, troupes, un quatrième, pour faire la police, etc. Tous ces hommes réunis, lui ai-je dit, forment l’équivalent ou plutôt la monnaie d’un pacha. Son excellence avait quelque peine à concevoir un pacha en plusieurs personnes. Elle m’a fait plusieurs autres questions sur le gouvernement de la France ; j’ai répondu de mon mieux, mais j’ai bien vu que je n’étais pas compris. En parlant de quelque chose d’embrouillé, de difficile à comprendre, nous disons quelquefois que c’est de l’algèbre ; notre gouvernement représentatif est plus que de l’algèbre pour les Turcs. J’aurais bien voulu interroger à mon tour le pacha sur l’état présent de la Turquie ; mais je n’en ai pas trouvé l’occasion ; les Osmanlis, en général, n’aiment pas qu’on les interroge sur la politique de leur souverain et sur la situation actuelle de l’empire. Notre conversation a fini par des lieux com-