Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/416

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vité, et surtout les enfans, ont presque tous, de gré ou de force, embrassé l’islamisme. Ayant oublié leur propre foi, ils ont oublié aussi leur pays ; et comme si le fanatisme n’avait pas suffi à effacer tous les souvenirs de la patrie, à briser tous les liens de la famille, on a pris soin de transporter la plupart des esclaves grecs dans l’intérieur de l’Asie-Mineure, sur les bords de la Mer-Noire, dans le pays d’Erzeroum et les montagnes du Taurus. D’après les derniers traités, les Musulmans sont obligés de rendre tous les prisonniers chrétiens faits pendant la guerre de la révolution des Hellènes ; mais ces traités, et surtout leur exécution, sont venus beaucoup trop tard : les captifs qu’on a pu délivrer se réduisent à un très petit nombre.

Il est probable néanmoins que la guerre des Hellènes sera la dernière qui fournira aux Turcs des esclaves ; cette espèce de commerce doit tôt ou tard tomber en décadence, et je n’ai pas besoin de vous en dire la raison.